Eh bien, voilà une bonne chose de faite ! Je n’aime pas m’éterniser avec des adieux. Et puis ce n’est pas comme si nous n’allions jamais nous revoir. Enfin bon, c’est fini. Je suis sorti de cette cité souterraine et je ne suis pas prêt d’y retourner ! Mes ambitions m’y ont poussé vers la sortie. En route pour Dénérim !
Bon avant de partir, faisons un inventaire. J’ai dans la charrette assez de nourriture pour le voyage, mes affaires, de la pierre et des minerais de nos mines, des caisses remplis d’armes et armures et mes outils de travail. Tout est bon il me semble. Dans ce cas, « Nous pouvons y aller Yuki ! » Qu’est-ce que je ferais sans mon vieux Yuki ? Un Bronto d’exception ! Ça fait un moment qu’on se connait tous les deux, mine de rien. Mais bref, « Direction les abords du lac Calenhad ! Selon ma carte ça devrait être par-là … » Ah c’est sûr, je ne connais pas aussi bien la surface que notre bonne capitale Orzammar.


Voici donc le lac. « On a bien marché Yuki, surtout toi … On va se reposer ici un moment. » Pauvre bête je ne vais pas la tuer à la tâche quand même. Enfin elle est quand même résistante, bien des fois elle m’a surpris. Je vais la détacher pour qu’elle puisse se reposer tranquillement. En plus elle a le lac juste à côté. Ça nous économisera de l’eau ! Je vais profiter de cette pause pour vérifier que rien n’est tombé pendant le voyage. Il n’y a aucune chance que cela soit le cas, mais on n’est jamais trop prudent. Alors la pierre, les minerais, les … Qu’est-ce donc cela !? Le soleil ne tombe pas aussi brutalement normalement. Pour cause, je me retourne et je vois deux dalatiens le sourire aux lèvres.

- « Que voulez-vous !? »
- « On ne fait que regarder ce que tu as de plus près nain. »
- « C’est pour ça que vous avez les dagues à la main ! »

C’est alors que je vois les deux dalatiens se rapprocher encore plus de moi. Pour qui ils me prennent ces deux-là ? Ils pensent pouvoir me duper moi, un nain. Sans attendre qu’ils m’attaquent, je cris « Amga ! » La grosse voix de mon Yuki retentit alors, surprenant les deux elfes. Ils l’avaient oublié il faut croire. Il ne me reste plus qu’à envoyer une bonne droite dans le torse du premier et de faire tomber le deuxième. Les deux dalatiens au sol, j’en profite pour sauter dans la charrette pour récupérer mon Brise-fer. « Relevez-vous et vous gouterez à mon marteau ! » Je vois alors mon Yuki se rapprocher d’eux, guettant le moindre de leur mouvement. Sacré Bronto ! Il en aura fallu des heures de travail pour établir un code entre nous. Mais à ce que je vois, c’est efficace.

- « Garde moi ces deux-là pendant que j’essaye de localiser un garde ou un templier. Il doit bien y en avoir autour de ce lac avec le Cercle. »

Ah un templier ! « Atrast vala humain. Figurez-vous que je cherchais quelqu’un comme … » Wow, je n’ai même pas le temps de terminer ma phrase que me voilà furieusement jeter au sol. J’ai tout juste le temps de me rattraper et de relever la tête que j’aperçois l’un des deux malandrins se faire la belle, ma bourse à la main. Je savais qu’on venait de me la dérober ! Un nain aussi pointilleux que moi sait ressentir si le poids de son porte-monnaie pèse à sa ceinture. Le misérable ! Attend voir que je me relève avec mon Brise-fer, tu m’en diras des nouvelles ! Non je ne vais même pas prendre le temps de me mettre debout. J’ai encore un genou à terre que j’arme mon marteau, prêt à le lancer sur mon voleur. Je suis tellement en colère que la rune en scintille ! Tu vas v… Ah finalement non. L’elfe est déjà à terre. D’un autre côté ce n’est pas plus mal. A tous les coups j’aurais raté mon lancer vu que je ne suis pas bien entraîner dans ce domaine. J’aurais été beau tiens donc, si par malheur je blessais ce jeune templier. Mais mieux vaut ne pas y penser.
Bon maintenant que les deux dalatiens sont entre de bonnes mains, remettons les choses dans l’ordre. J’accroche mon Brise-fer à la ceinture histoire d’avoir les mains libres, et reprend gracieusement ma bourse tout en saluant mon sauveur. Enfin sauveur … S’il n’avait pas été là, je suis sûr que j’aurais su me débrouiller seul. Mais bref.

« Effectivement, ceci m’appartient. Je te remercie pour ton aide et ta bravoure humain. Si tous vos semblables vous ressemblaient, je suis sûr que les environs seraient plus tranquilles ! » Je jette alors un rapide coup d’œil à ma charrette afin de vérifier que tout y est. Visiblement rien ne manque. Des bandits en herbe ceux-là ! « Apparemment, ils se sont causés davantage de tort plutôt qu’à moi, il ne me manque aucune pièce. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir un petit patrimoine en cargaison ! » Dis-je plus doucement au templier accompagné d’un léger ricanement. « Sinon pour ces deux-là, qu’allez-vous en faire ? Il ne faudrait pas qu’il recommence à gêner de simples voyageurs comme moi. »
Je me retourne ensuite vers Yuki. Ne l’oublions pas tout de même ! Je lui tapote gentiment la nuque pour le féliciter. « Comme quoi, le temps passé tous les deux derrière la forge à essayer de te faire comprendre quelques mots n’a pas été vain haha. Brave bête. » Un petit et grave gémissement en guise de réponse, tout va bien.

« Templier » Repris-je. « Je vous dois une dette. Malgré ma cargaison, je ne suis pas en mesure de vous fournir une récompense. J’ai bien des armes et des armures en stock, mais elles sont toutes destinées pour des nains. Car à vrai dire, je sors tout juste d’Orzammar. Je veux bien vous donner une épée, mais elle risque d’être un peu courte pour quelqu’un de votre statut. Mais par la barbe de mes ancêtres, je vous dois quelque chose et je m’y tiendrais ! Vous allez rester dans les environs, ou vous avez prévu de partir autre par ailleurs ? »

Comment !? Qu’entends-je, que perçois-je, qu’ouïs-je !? Amgarrak !! Enfin non, il faut que je me calme. J’ai tout de même peut-être gagné mon ticket pour la surface !
Un templier qui vagabonde à Dénérim dans temps à autres. Qui plus est, un templier possédant un domaine familial. A Dénérim !! A mon avis, ce garçon doit avoir un patrimoine financier assez important ou alors je ne suis pas un nain ! Qui aurait pu penser qu’à peine sortit d’Orzammar je tombe sur un humain à priori capable de financer mon projet de création d’une forge à Dénérim ? Aurais-je dégoté mon mécène ? C’est fantastique. En plus, ‘templier’ c’est une situation qui doit bien gagner j’image. Surement, la Chantrie est une affaire comme une autre après tout. Par ma barbe, si j’étais plus jeune je trépignerais d’impatience à l’égard de ce jeune homme. Mais étant donné que j’ai mûri, il faut que je trouve un moyen de l’amener délicatement sur le sujet. Voyons voir … Bon je vais déjà lui répondre.

« Voyons jeune homme, une dette est une dette. Ne me tenter pas trop, je pourrais finir par entendre les choses de la même manière que vous. Vous ne connaissez pas bien les nains à ce que je vois ! » Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un petit rire, mais que ce templier ne se vexe pas, c’est amical. « En tout cas, si j’ai quitté Orzammar, c’est dans l’optique de forger en quelque sorte une nouvelle vie. Non pas que je me sois brouillé avec les miens, au contraire j’espère pouvoir commercer avec eux dans l’avenir. J’ai eu envie de joindre la surface et de m’implanter à Dénérim en tant que maître-forgeron. De plus, je défi n’importe quel surfacien de venir critiquer mes créations. Je ne suis pas un simple forgeron, mais un véritable artiste ! La maison Gravlame souffre d’une excellente réputation en Orzammar, et je compte bien l’étendre à tout le pays du ciel ! Etrange d’ailleurs cette chose, le ciel … Mais en tout cas, mes armes et mes armures sont d’une facture hors norme. » Bon à mon avis, j’ai dû lui mettre assez l’eau à la bouche. Nous allons voir s’il est vraiment un fin connaisseur en matière d’armure. Quelle aubaine tout de même que ce templier soit un collectionneur. Mais bref, revenons sous terre. Ah non, sur terre … Ils ne peuvent pas vivre comme tout le monde ces surfaciens ! « D’ailleurs templier, pour en revenir à votre anecdote … Je crois avoir déjà entendu cette histoire quelque part. Je crois même que c’était dans une taverne très réputé chez nous. Si je parviens à m’en souvenir, je pourrais vous comptez ma version des faits. Je me souviens seulement avoir bien rigolé et ensuite cassé une choppe sur la tête d’un malandrin paria ahah ... Mais j’y pense ! » Bon aller, vas-y Deshin, c’est à toi de jouer ! « Etant donné que je me rends à Dénérim, que diriez-vous de nous retrouver de nouveau là-bas un peu plus tard. De ce fait, nous pourrions parler plus tranquillement de cette histoire et pourquoi pas d’armure tant qu’on y est ! »

Bon il ne faut pas que j’en dise plus, je viens à peine de rencontrer cet homme. Si ça se trouve, ce n’est qu’un vulgaire Tezpadam ! C’est vrai qu’il n’en a pas l’air, mais la patience est une bonne vertu après tout. Puis imaginons qu’il ne soit pas séduit par mon travail. Cela parait tout de même invraisemblable, ce n’est qu’un humain, mais il ne faut quand même pas exclure cette possibilité. Pour le séduire, je dois lui offrir le meilleur de mes capacités.
Il m’a dit que même les armures naines l’intéressaient. Cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Je vais miser sur cette armure …

« Voudrais-tu jeter un œil à ma cargaison templier ? »