Dragon Age Roleplaying : Votre Légende
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 Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ]

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Noah Demesline

Noah Demesline

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MessageSujet: Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ]   Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ] EmptyJeu 24 Nov - 18:03

    Etre un templier, ce n'était pas seulement veiller sur quelques quidams assujettis et esseulés dans une fortification bâtie quelques siècles auparavant. Ce n'était pas seulement supporter le poids d'une armure lourde aux ornementations andrastiennes et adresser quelques patenôtres officielles au Créateur. Un templier n'était pas consigné au simple pan d'une bourgade, ni même autorisé à se reposer sur ses lauriers. Etre un chevalier de la Chantrie, c'était bien plus que tout ceci. Et si l'un d'entre eux était amené à en douter, la rudesse d'une traque à l'hérétique suffisait à le remettre sur le droit chemin. A chaque fois qu'il quittait le confort du Cercle, Noah comprenait un peu plus l'importance et la dureté de leurs devoirs, ainsi que la pression morale et physique qui leur avait été infligée durant leurs années de formation. Mais qu'étaient la fange, l'éreintement et la famine face à la voie divine qu'ils suivaient tous ? Sous sa toile de tente trempée par la giboulée glaciale, c'était dans ses prières qu'il trouvait la volonté de ne jamais abandonner ce pour quoi il s'était toujours dévoué. Il faisait partie de ces fiers soldats qui savaient pourquoi ils enduraient les tumultes de la nature et les offensives magiques des maléficiens, de ceux qui croyaient avec ferveur au Cantique de la Lumière. Peut-être était-ce cette piété palpable qui encourageait le Chevalier-Capitaine à l'envoyer fréquemment à travers le pays pour des interventions, car ces dernier mois, peu furent les semaines passées à la Tour. Ces derniers jours, peu furent les jours propices à la paix également, car ce maudit mage de sang ne se résignait pas à accepter son sort. Mais la coalition de la milice lancée à ses trousses fut telle que leurs efforts – et sacrifices – furent finalement récompensés lorsque l'une de leurs armes éventra le renégat non loin des fiefs de Gwaren. Malgré une odyssée remplie de troubles en tout genre, les voeux du Créateur avaient été comblés, une fois de plus, et c'était tout ce qui comptait.

    La troupe put reprendre le chemin de leur quartier général, le coeur allégé d'une besogne faite. La camaraderie refit surface, à tel point que quelques-uns insistèrent pour faire une halte dans une taverne renommée de la contrée pour y festoyer leur victoire. Une victoire que le jeune orlésien considérait comme bien mince face à leur travail quotidien – et une façon de la fêter dont il se serait bien passée – mais après tout, eux aussi avaient le droit à des exceptions. Ce qui dut arriver, arriva, et bien qu'amusait par la liesse de la soirée, Noah fut contraint d'amener chacun de ses homologues jusqu'à leur couche pour ne pas les laisser cuver à même le plancher. La sobriété avait parfois du bon, heureusement.

    Une fois l'aube en éveil, ils repartirent, avec sans doute plus de professionnalisme que la veille, impatients de retrouver leur foyer. C'était sans compter l'intervention d'un marchand bohème qui leur fit une confession des plus opportunes puisqu'il était question d'un apostat en fuite. Rattrapés par leurs devoirs, une nouvelle traque débuta alors, qui les rapprocha des quais du Lac Calenhad. La sylphide qu'ils chassaient était – heureusement pour eux – très peu expérimentée dans l'art du subterfuge, il ne leur fallut que peu de temps pour l'identifier, et seulement quelques heures pour l'intercepter quelque part dans les fiefs Bannerets. Sans doute encouragée par le désespoir, l'elfe avait tenté de se défendre par divers procédés magiques que les templiers n'eurent pas grand mal à dissiper. Suite à cette capture – et prisonnière ligotée avec eux – ils rejoignirent les abords du lac où ils embarquèrent pour le Cercle. La traversée ne fut pas des plus paisibles, jamais encore Noah n'avait vu une mage se jeter ainsi à l'eau pour tenter de s'enfuir sans même pouvoir nager, puisque ses mains étaient liées dans son échine. Devant cette piètre tentative d'évasion, les soldats échangèrent des lorgnades dubitatives avant de repêcher la sirène – ou plutôt le poisson bulles – pour la ramener dans la barque. Ce fut mouillée jusqu'à la moelle et frigorifiée que la jouvencelle fut littéralement traînée jusqu'à l'intérieur de la Tour où s'étaient rassemblés des templiers et quelques apprentis curieux mais en retrait. L'elfe fut accueillie par Greagor, puis Yngvi le temps que le Chevalier-Capitaine vérifie l'état de sa troupe fraîchement arrivée. Des armures éraflées à divers endroits, souillées par la poussière et quelques minimes macules de sang, des visages cernés et fatigués, mais heureux d'être enfin rentrés.

    Le rapport habituel s'imposa, s'ensuivirent des félicitations et un ordre de repos obligatoire, ce qu'ils n'iraient certainement pas contredire. Ils se devaient de recouvrir l'entièreté de leurs forces pour pouvoir relayer leurs collègues sur le point de partir en mission à leur tour dans la surveillance du Cercle. Un travail agréable aux yeux du jeune homme qui prenait plaisir à veiller sur les mages qu'il estimait bien plus protéger plutôt qu'opprimer contrairement à ce que certains pouvaient penser. Malgré le bon traitement qui était accordé aux pensionnaires, restaient les éternels réfractaires insatisfaits de leur condition qui prenaient un malin plaisir à mener la vie dure à leurs geôliers. Mais c'était également le rôle des templiers que de gérer les conflits internes pour éviter une catastrophe, comme ce fut le cas lors de l'enclin lorsque le Cercle avait échappé de justesse à l'Oblitération. Des habitudes et des marques qu'ils retrouveraient rapidement, après tout, la Tour était autant leur foyer que celui des mages.

    Happé dans une discussion avec deux de ses confrères, Noah ne remarqua que tardivement la présence d'un galbe connu dans le petit hall. Ses yeux plissés authentifièrent la jeune Destaël, une naïade en fin d'apprentissage que tous ou presque connaissaient dans leurs rangs. Elle faisait partie de la frêle poignée de femmes présente parmi une élite masculine et savait parfaitement représenter sa condition féminine. Peut-être un peu trop au goût du jeune orlésien qui ne s'était pas arrêté sur la vénusté et les papillonnages de la demoiselle contrairement à certains de ses collègues. Elle était une source de dynamisme et de jovialité, mais aussi de manipulation cachée, usant sans vergogne de ses charmes non négligeables. Une attitude qui ne lui avait pas échappée et qui le conforta à ne rien lui ployer pour ses beaux yeux célestes. Si elle pouvait obtenir quelques avantages de la part d'autrui, lui veillait à la traiter comme tous les autres apprentis, et surtout à la remettre sur le droit chemin lorsqu'il estimait que son attitude n'était pas digne de son rang. Loin de lui l'idée même de douter de son implication et de sa bonne volonté, peut-être était-ce simplement son jeune âge qui la rendait aussi fougueuse, parfois un peu trop. Mais étant lui-même devenu templier il y a quelques années seulement, il estimait ne pas être le mieux placé pour lui donner des leçons de morale et autres recadrements, préférant donc ne pas toujours prêter attention à elle. Ceci étant, elle en revanche ne manquait que rarement de se manifester auprès de lui... Une vérité dont les causes lui échappaient encore aujourd'hui.

    Néanmoins, un point le chiffonnait actuellement... Si bien qu'il s'excusa auprès de ses interlocuteurs pour se diriger jusqu'à la jeune femme, qui aurait de toute façon été sur son chemin s'il avait voulu rejoindre ses quartiers.


    « Destaël. » Dit-il pour l'interpeller. « Que fais-tu ici ? Ne devrais-tu pas être à la chapelle pour ta prière à cette heure-ci ? ».

    Sa prière, voilà bien une chose que lui ne manquait pour rien au monde. A dire vrai, il la soupçonnait d'avoir laissé sa curiosité l'emporter et d'être venue pour voir « la nouvelle mage ». Dans un endroit aussi clos et intime que l'était la Tour du Cercle, les nouvelles se propageaient à une vitesse ahurissante. A moins qu'elle ne se soit déplacée pour les accueillir ? Ou l'accueillir lui ? Il souhaitait qu'elle n'ait pas reporté ses besognes journalières juste pour cela, mais il doutait que cette dernière hypothèse soit la bonne.
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Destaël Lapartiath

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MessageSujet: Re: Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ]   Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ] EmptyDim 27 Nov - 17:12

Par le Divin, mais qu'est-ce... Les yeux de Destaël s'écarquillèrent de stupeur tandis que ses petits pieds décollaient du sol. L'espace de quelques fragments de secondes le monde sembla se renverser et le corps gracile de la demoiselle se balança dangereusement en direction du sol. Par un effet de la chance, ses mains se rattrapèrent au mur, lui évitant une remarquable dégringolade dans les marches couvertes d'une fine couche de givre. Alors que ses pieds dansaient toujours de façon comique sur la glace, elle baissa le regard et comprit rapidement la supercherie. Qui était l'imbécile qui avait eu l'idée d'une telle stupidité ? Oh celui-là, si elle lui mettait le grappin dessus il allait passer un sale quart d'heure ! Et par sale quart d'heure elle entendait bien un bon quart d'heure de jérémiades à en feindre les oreilles - à défaut du coeur - d'un golem ! Il était plus drôle de s'épancher en complaintes qu'en sermons pompeux, non ? Et puis, il y avait un côté tellement plus didactique et marquant dans le geignement que dans la leçon de morale. C'était comme si quelque part, la passion avait une prépondérance naturelle face à la logique. Une bonne petite démonstration d'émois marquait plus l'esprit qu'un simple admonestation. C'était une chansonnette qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle jouerait sur les cordes de la culpabilité et de la tristesse avec tant de brio que le coupable de cette odieuse farce s'en mordrait les doigts d'avoir commis une pareille bêtise ! S'agrippant plus fermement à sa prise, elle entreprit de casser le verglas afin d'éviter un malencontreux accident pendant que son esprit agile formait déjà l'énoncé exagéré qu'elle réciterait au petit idiot - ou grand abruti - auteur de cette bouffonnerie : « Oh mage, quel démon méphistophélique t'a-t-il piqué pour qu'une idée aussi pernicieuse ne te traverse l'esprit ? As-tu pensé aux conséquences désastreuses qu'aurait pu provoquer un aussi vilain acte ? N'as-tu donc point songé qu'un ainé magicien aurait pu glisser et se tordre le cou ? Ou pire, j'aurais pu trébucher et me décoiffer et... »
Ses pensées furent interrompues par un rire mal dissimulé suivi d'un bruit de pas. Poussant sur le côté du bout de la semelle les morceaux de glace, Destaël entreprit de se lancer à la poursuite du gredin, dévalant les marches deux par deux en faisant cette fois-ci bien attention à regarder là où elle posait ses pieds. En déboulant sur la librairie du premier étage, elle aperçut une tignasse rousse disparaitre avec une rapidité suspecte derrière une étagère. Elle n'eut aucun mal à reconnaitre l'un des apprentis du Cercle à la chevelure ridiculement flamboyante et se lança sans plus attendre sur les talons du garnement. Il fallait croire qu'avec le départ d'une partie des templiers en quête d'un maléficien, certains se croyaient tout permis. Quand les templiers ne sont pas là, les mages dansent disait-on. C'était à se demander ce que faisaient les templiers restants. D'ailleurs, c'était bien vrai ça, où étaient-ils tous à une telle heure de la journée ? En tout ca, courser un morveux au milieu d'une bibliothèque sans semer la pagaille la plus totale était une tache plus ardue qu'il n'y paraissait mais grâce à des années d'expérience à cavaler dans les ruelles de Kirkwall comme un hala sauvage en compagnie d'un bataillon de garçons, Destaël finit par rapidement rattraper le sacripant avant qu'un drame ne soit causé et des éclairs lancés. Posant une main sur son épaule et le ramena à elle avant de lui saisir les deux poignets avec un sourire triomphant, très fière de sa prise. Biensûr ! Une gaminerie pareille ne pouvait être que l'oeuvre d'un apprenti du Cercle et non d'un mage adulte voyons ! Un changement de stratégie s'imposait alors. Inutile de railler devant un enfant car il n'avait rien de plus cruel et de plus insensible qu'un gamin. Destaël en était la preuve même. Heureusement que la blonde avait plus d'un tour dans son sac. Prenant bien soin de lui immobiliser les deux mains, car on n'était jamais trop prudent avec les mages, surtout quand ils se présentaient en version miniature et l'apprentie ne souhaitait guère se manger une boule de feu sur le coin de la figure, elle le laissa se tortiller sous sa poigne certes féminine mais ferme.

Lâche-moi, tu me fais mal !
Hé bien j'aurais pu me faire bien plus mal si j'étais tombée dans ton stupide piège. Tu sais ce qu'on fait aux mages pas sages ici ? Approchant son visage de celui du mouflet, elle souffla sur un ton caricatural, les yeux brillant : On les donne à manger aux engeaaaances !
L'apprenti mage s'arrêta alors net et la dévisagea d'un air incrédule.
C'est complètement faux, tu dis n'importe quoi ! Notre bon roi Alistair a renvoyé toutes les engeances dans les tréfonds en pourfendant l'Archidémon.
Loin de se démonter face à un tel argument, la jeune femme ricana et poursuivit :
Ooooh, ne me dis pas que tu ne l'as jamais entendu ?
Quoi ? Entendu quoi ?
L'ogre qui vit dans les sous-sols de la tour biensûr ! Tu n'as jamais remarqué les grondements sous ton lit ? Avant que l'Enclin ne se termine les templiers ont capturé un ogre et l'ont enfermé dans les souterrains pour protéger les trésors de la Tour. Je le sais car c'est un des templiers qui me l'a dit ! Il m'a même raconté comment le monstre avait dévoré son camarade après l'avoir écartelé en deux comme ça ! Rouaaaargh ! Raconta-t-elle en lâchant son interlocuteur avant d'écarter les bras en poussant un rugissement du mieux qu'elle le pouvait. Ayant totalement captivé l'attention du marmot, elle continua : Mais ça mange beaucoup un ogre tu sais ! C'est pourquoi, de temps à autres, les templiers lui apportent un ou deux apprentis qui désobéissent à leurs ordres. Comme ça plus de problèmes ! Cela explique les quelques cris que l'on peut parfois entendre résonner dans les sous-sols. Conclut-elle en croisant les bras avec un hochement de tête.
Mais... Mais... Ils ne vont pas me jeter dans les souterrains, si ?
Hum, je ne sais pas. Si tu me jures de ne plus faire le zouave et d'être obéissant, je demanderais peut-être aux autres templiers de t'épargner cette fois-ci.
S'ensuivit alors immédiatement une ribambelle de promesses et d'excuses entrecoupées de quelques grosses larmes de terreur qui démontraient que le « petit » mensonge de Destaël avait porté ses fruits. En voilà un qui n'allait plus causer de problèmes de si tôt. Avec un peu de chances, la rumeur se propagerait même à travers les dortoirs des apprentis ce qui leur passerait toute envie aux plus jeunes de mal se comporter. Elle coupa court à la conversation en garantissant au préadolescent que personne ne viendrait le dévorer dans son sommeil s'il la suivait gentiment vers son dortoir.

Une fois le petit déposé à son juste endroit, Destaël remarqua une agitation inhabituelle provenant du hall. Fidèle à sa curiosité, elle se dirigea vers l'entrée de la Tour, se faufilant au travers d'un groupe d'apprentis pour connaitre quelle était la raison de cet attroupement. Elle s'aperçut alors rapidement que l'escouade partie, il y avait de cela quelques jours, venait enfin de rentrer au bercail, amenant avec elle un curieux colis. Elle reconnut alors une des pensionnaires elfiques de la Tour réputée pour son animosité. Il fallait croire qu'au vu de ses vêtements trempés, la fugitive avait cru pouvoir se jeter à l'eau pour échapper à l'Ordre. Ce devait être très amusant à regarder tiens.

Destaël. Concentrée sur l'elfe, l'apprentie n'avait pas prêté attention aux templiers éreintés qui venaient de rentrer. Ce fut avec une certaine surprise qu'elle entendit une voix familière prononcer son nom. Il s'agissait de Noah, cet Orlésien à la justesse si droite qu'elle en était agaçante pour la jeune femme qui, jusqu'ici, n'avait jamais su comment amadouer le vertueux templier au point qu'elle l'avait surnommé « L'Intouchable ». Il était dès lors étonnant que ce dernier ne l'interpellasse alors que d'ordinaire, il ne semblait aucune prêter attention à elle et ses mimiques. Ce fut alors avec un sourire radieux qu'elle s'empressa de rejoindre le jeune homme, prête à écouter ce qu'il avait à lui dire.
Que fais-tu ici ? Ne devrais-tu pas être à la chapelle pour ta prière à cette heure-ci ?
Les paroles de l'Intouchable eurent l'effet d'un seau d'eau glacé sur la demoiselle. Bien entendu, elle avait été naïve de s'attendre à autre qu'une réprimande masquée de la part de l'Intouchable. Il était vrai qu'en ce moment même, la demoiselle manquait à son devoir. Mais il fallait dire que son altercation avec l'apprenti lui avait complètement fait oublier ce qu'elle avait en tête lorsqu'elle avait manqué de dégringoler dans les escaliers de la tour, à savoir se rendre à la chapelle. Il en fallait en effet peu, pour que Destaël omette plus ou moins volontairement l'une de ses prières quotidiennes. Seulement, cette fois-ci, elle avait son excuse :
C'est vrai. J'étais sur mon chemin quand j'ai remarqué qu'un apprenti avait gelé les marches. J'ai du courser le chenapan et le raccompagner dans ses quartiers avant de remarquer votre retour. Avec tout ceci, j'en ai complètement oublié mes obligations. Je suis désolée. Bredouilla-t-elle en baissant les yeux vers le sol, les joues légèrement rouges, feignant avec habilité la honte. Je devrais me rendre de ce pas m'excuser de mon retard auprès des soeurs. Souhaitez-vous quelque chose ? À moins que vous ne désiriez m'accompagner ? Oh non ! Vous devez probablement avoir besoin d'un peu de répit après cet exténuant voyage ! Je peux m'occuper de nettoyer votre armure et votre bouclier pendant que vous vous reposez, si vous le voulez.
C'était une proposition dont la demoiselle connaissait déjà la réponse puisqu'elle avait déjà plusieurs fois fait l'offre au templier de décrasser sa cuirasse après plusieurs jours de marche. Mais ce dernier semblait particulièrement méticuleux de ses affaires et avait toujours poliment décliné la suggestion de l'apprentie. Pourtant, elle était ravie d'accomplir une pareille tâche auprès des autres templiers, polissant les plastrons et astiquant les boucliers en rêvant du jour où elle disposerait de son armure à elle tandis qu'on lui faisait le récit des dernières péripéties menées par ses confrères templiers.


Dernière édition par Destaël Lapartiath le Mer 7 Déc - 18:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ]   Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ] EmptyMer 30 Nov - 18:29

    Il y avait somme toute de l'art dans les pantomimes de la naïade marchéenne, celui de rendre ses pensées éloquentes avant même que la moindre résonance ne sorte d'entre ses lèvres. Elle possédait aussi une véritable palette de mimiques et le don de les faire se succéder avec un naturel déconcertant. De la gaieté de se voir interpellée de la sorte, elle eut une once de désillusion à l'énonciation du sujet de la question, puis s'amusa à feindre l'opprobre lors de sa réponse. Parfois, Noah osait se demander si sa véritable place n'était pas sur les planches d'un théâtre antivan ou orlésien plutôt que sous la tutelle de l'Ordre, mais à quoi bon en faire un commentaire audible. Elle semblait intimement convaincue que son quotidien s'illustrait par un échiquier grandeur nature dont ils étaient tous devenus des pions. La Reine, triomphante, bougeait ses pièces à sa guise, et il avait déjà idée de qui était son cavalier et son bouffon. Quant à lui, était-il une gravure de teinte différente qu'elle tentait en vain de rallier dans son camp ? La métaphore allait un peu loin, mais cela l'amusait d'y associer des images à défaut d'avoir l'indécence de lui révéler qu'il l'avait démasquée. Si elle se plaisait à se divertir de la sorte, grand bien lui fasse, nul doute qu'elle aurait fait une parfaite aristocrate dans la cours orlésienne, entre flagorneries et acoquinements. Mais peut-être était-elle issue d'une famille noble de Kirkwall ? Autrefois partisane du Vicompte, même ? Il devait avouer son ignorance à propos des origines exactes de la belle, car outre le fait que les racines des templiers étaient ignorées à partir de leur enrôlement, ils ne s'étaient jamais attardés à converser plus longuement et au-delà des apparences. A dire vrai, ses tentatives forcées pour attirer son attention ne lui inspiraient pas l'envie de faire plus ample connaissance... Du moins, c'était l'hypothèse que Destaël agissait dans son intérêt personnel qui le rebutait. Mais ce n'était pas une raison pour faire entièrement fi de sa présence... Pas totalement.

    Outrepassant les premières impressions du jour la concernant, il tendit l'oreille pour concevoir ses excuses concernant cet oublie de devoir. Ce ne fut pas ce joli minois attristé qu'il retint, mais plutôt la source de son absence à sa prière. Un apprenti avait donc trouvé intelligent de risquer la mort d'une quelconque personne en gelant les marches ? Décidément, ces jeunes gens rivalisaient de fertilité lorsqu'il s'agissait de mettre leurs geôliers dans des situations délicates. Après la boue et les dangers de la nature, voilà qu'il allait pouvoir retrouver les facéties de leurs pensionnaires. Formidable. Heureusement qu'il savait jouer de ses talents de médiateur, lui qui prônait le dialogue plutôt que la sanction – dans la mesure de l'acceptable évidemment. Si ce que la demoiselle avançait était vrai, alors il n'avait pas à la blâmer pour avoir voulu prendre en main un problème de discipline. A chaque éveil de l'aube, les templiers pouvaient effectivement se demander ce qui allait bien pouvoir les attendre en ce nouveau jour... Et ils étaient rarement déçus.

    Reprenant le sens des réalités, la jeune femme ne perdait décidément pas le nord lorsqu'il était question d'entrer dans les bonnes grâces de quelqu'un. Les propositions – sous un désintérêt habilement masquées – se suivirent avant même qu'il ne puisse donner suite à l'une d'entre elles. Il la reconnaissait bien là, serviable et dévouée – un peu trop comme toujours. L'excès, voilà ce qu'il lui reprochait. Si seulement il avait pu avoir la preuve qu'il ne s'agissait que de pure intégrité, alors il aurait été flatté... Mais il avait appris à se méfier. Certains la trouvaient même adorable lorsqu'ils l'apercevaient à rêvasser auprès de leurs armes et armures du jour où elle aussi, pourrait les arborer avec toute la fierté de son rang. Noah lui aussi avait connu cela, songeur en retraçant les contours des affaires de son père qu'il laissait parfois à leur domicile, alors qu'il n'était encore qu'un enfant et qu'il désirait suivre la même voie. Ceci étant, les charmes de l'ensorceleuse n'avaient pas réellement effet sur son âme, et ce fut avec le plus grand naturel qu'il lui répondit promptement.


    « Je te remercie mais non, j'en ferai ma propre besogne. » Il se frotta la tempe, manifestant une certaine fatigue. « Je m'en vais rejoindre nos quartiers, tâche de ne pas manquer à tes corvées journalières. »

    Si d'ordinaire le jeune orlésien aimait à ne pas demeurer trop longuement dans la même pièce que Destaël par peur de devoir supporter ses oeillades douces, cette fois il était avant tout question de pouvoir suivre une discussion sans piquer du nez en son milieu. L'envie de profiter d'un bain chaud et d'un duvet moelleux était prioritaire s'il voulait reprendre du service le plus furtivement possible. Il adressa donc un succinct signe de tête à son interlocutrice pour prendre congé, puis s'enfonça dans le couloir pour traverser le rez-de-chaussée, non mécontent de retrouver un endroit qui ne lui était pas inconnu. Peut-être avait-il reçu du courrier durant son absence ? Quelques prières venant de sa douce mère ? Même plongé dans sa conjecture, l'ouïe de Noah parvint à capturer une étrange agitation dans le pan de l'un des dortoirs. Etaient-ce... Des larmoiements qu'il percevait ? Interloqué par les sanglots, il reporta à plus tard son repos et reprit son rôle de gardien – et de médiateur dans bien des cas. Il pénétra dans la pièce et aperçut une petite cohorte attroupée près d'une couche, quelques-uns de leurs jeunes apprentis qui semblaient consoler l'un d'entre eux. Le templier reconnut sans mal l'identité du pleureur, le contraire aurait été ridicule car il était parmi les rares à arborer une crinière étonnamment et naturellement rouquine. Le pré-pubère n'était pas toujours des plus discipliné et avait l'habitude de se faire sermonner, mais il était loin d'être un mauvais bougre. Aussi, le jeune blond se questionna quant aux raisons de son état et se décida à rejoindre les garnements pour s'enquérir de la situation. Mais avant même qu'il ne put prononcer un mot, un apprenti s'adressa à lui.

    « Ser Demesline ! Est-ce vrai que vous gardez un ogre dans les sous-bassements de la Tour ? »

    « Plait-il ? » Noah ouvrit de grands yeux. « Qu'est ce que cette histoire ? »

    Soit ses collègues avaient effectivement jugé délassant de retenir prisonnier un monstre carnivore dans les tréfonds du Cercle, soit les inventions dépassaient l'entendement. S'il n'avait pas été aussi rongé par l'étonnement de cette déclaration, peut-être aurait-il même félicité l'apprenti qui avait crée cette rumeur... Cependant, la source était tout autre. Dans une cacophonie ineffable, les enfants tentèrent d'offrir leurs explications tous en même temps – avec en prime quelques différences de version – avant que le templier ne réclame le calme. Ce fut le jeune roux qui fut désigné pour conter le pourquoi du comment entre deux spasmes et ses larmes de crocodile. S'il y avait bien une chose à éviter, c'était celle de faire régner l'ordre par la bêtise, et le Créateur savait à quel point les ouï-dires se propageaient rapidement. Outre le fait que raconter des inepties et effrayer les pensionnaires par la même occasion n'était pas la bonne attitude à adopter, la responsable risquait de se faire réprimander si l'affaire allait jusqu'aux oreilles du Chevalier-Capitaine – ou pire, à celles du Premier Enchanteur. Irving était peut-être un homme de bonté, ils savaient tous à quel point il se dévouait à la protection des autres mages, et peu sûr que ces histoires d'ogre le fassent rire.

    Un long soupir s'échappa des lippes de Noah une fois qu'il eut calmé les apprentis, faisant taire leurs craintes avec certitude. Mais qu'est ce qui était donc passé par la tête de la marchéenne ? Il fallait se méfier des conséquences du moindre de leurs dires avec les enfants, et il s'en allait le lui remémorer. L'orlésien parcourut les corridors dans le sens inverse en espérant que la nymphe se trouve toujours dans le hall d'entrée, peut-être à converser avec leurs homologues ? Une fois qu'il l'eut trouvée, il lui adressa un signe de la main pour lui demander de le suivre, il était inutile de mettre tout le monde au courant pour lui occasionner une gêne général. Si leurs supérieurs apprenaient son erreur, ce ne serait au moins pas de sa bouche, il ne voyait pas l'intérêt de lui attirer des ennuis. Une fois isolés des oreilles indiscrètes, il déclara de tout son sérieux.


    « Par la tunique sacrée d'Andrasté, as-tu perdu l'esprit ? Un ogre dans nos souterrains... Et pourquoi pas un Archidémon sur notre toit tant que nous y sommes. » Il opina négativement du chef. « Vouloir gérer les chicanes intestines est une chose, le faire correctement en est une autre. Je ne te jette pas la pierre... Ce qui risque en revanche d'être le cas avec le Chevalier-Capitaine et le Premier Enchanteur s'ils l'apprennent. La moindre occasion est bonne - et souvent exagérée - pour créer un conflit. »

    Destaël était douée pour l'invention de récits dissuasifs... Le sera t-elle autant en justifications ?
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MessageSujet: Re: Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ]   Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ] EmptyMer 7 Déc - 21:15

Pourquoi Destaël avait-elle cette étrange sensation que le Sieur Demesline savait ? Et s'il le savait, pourquoi ne pas le montrer ? Il n'y avait rien de plus déstabilisant que d'avoir en face de soi une personne dont le comportement nous échappait totalement. Quelque part, elle avait une sensation semblable à celle éprouvée plusieurs dizaines de minutes auparavant : celle de glisser. Oui, elle glissait sur une pente gelée et inconnue, sur un territoire dont elle n'avait pas identifié les caractéristiques malgré tout ce temps perdu à déraper sur le verglas, à voir ses tentatives d'approche glisser le long de l'esprit imperméable, infaillible du templier. Car telle était la force de l'Intouchable : rien ne semblait vraiment l'atteindre. Alors que de son côté à elle, Destaë était partagée entre un brouhaha confus de sentiments que l'on pouvait apparenter à de la frustration, de l'incompréhension, un peu de colère et puis surtout de l'envie. Plus la chose désirée est inaccessible, plus on la désire. Bien que consciente de l'absurdité d'un tel raisonnement, la marchéenne n'y pouvait pas grand chose, car elle restait humaine sous ses jeux d'hypocrite. Il ne restait qu'à espérer que la glissade que lui évoquait Noah ne se solderait pas par une chute tragique.
Ce fut sans grande surprise, qu'il déclina son offre avec son habituelle politesse. Au stade où elle en était, Destaël avait arrêté de compter les « non merci » et cette réponse la laissa de marbre. Au moins, elle devait lui reconnaitre que l'Orlésien lui avait appris plus que ce qu'il ne se doutait, à savoir conserver son sang-froid devant une contrariété qui allait à contre-sens avec ses volontés capricieuses. Acquiesçant en silence d'un hochement de tête ses recommandations, elle le regarda prendre congé afin de rejoindre ses quartiers. L'apprentie le laissa partir, sachant pertinemment que s'en prendre à une cible exténuée et donc potentiellement irritable et peu réceptive à ses approches était une sottise. Hé bien, puisqu'il n'y avait plus personne pour l'enjoindre de se rendre à sa prière - dont l'heure devait probablement avoir été dépassée -, autant se changer les idées avec ses autres confrères, ceux qui au moins, lui prêtaient de leur attention et la traitaient à son juste titre de petite favorite, appréciée et mignotée de tous. À vrai dire, elle avait grande hâte qu'on lui conte en détails la glorieuse victoire de ses compagnons qui, une fois de plus, avaient triomphé des forces d'un maléficient en cavale. À peine, l'Intouchable eut-il disparu derrière une colonne que toute expression de honte et de gêne disparut de son faciès qui retrouva presque instantanément ses traits mutins et pétillants de vie qui le caractérisaient. Sautillant auprès d'un groupe de templiers qui l'accueillit avec des sourires exténués mais des sourires heureux, elle procéda à sa bien-connue parade de bons sentiments, proposant son aide, félicitant ses frères d'armes et exprimant avec joie leur retour. L'épisode de l'escalier glacé et du soi-disant ogre habitant les sous-sols lui était depuis longtemps sorti de la tête. Cependant, elle était loin de se douter que ce petit mensonge, à priori anodin, allait revenir à grand galop dans la liste de ses priorités.
En jetant un coup d'oeil sur les côtés tout en approuvant les dires d'un camarade - dont elle en avait déjà la nature en passant - avec un petit rire aimable, elle eut à nouveau la surprise d'apercevoir la stature de Sieur Demesline. Voyant qu'il lui faisait signe de la suivre, elle s'excusa auprès du petit peloton et revint au templier, cette fois-ci avec une méfiance bien dissimulée sous un regard interrogatif.

Puis-je vous être d'une quelconque aide, Ser ?

Non bien entendu, crénom ! Voilà qu'on lui parlait d'ogre dans les souterrains, d'archidémon et oh, mais attendez, elle a déjà entendu cette histoire ! Biensûr puisque c'est la sienne ! Mais était-ce une raison pour en faire tout un fromage. Destaël mettait ça sur le compte de la fatigue. Si cela avait été une autre personne que Noah, elle aurait soupiré en levant les yeux au plafond, décidément insensible à toute leçon de morale. La seule chose qu'elle eut retenu de la remontrance du templier fut l'expression « Par la tunique sacrée d'Andraste ! ». C'était très Orlésien. À Kirkwall on s'exclamait plutôt « Par la respectable et volumineuse poitrine d'Andraste ! » ou bien encore « Par le vénérable postérieur d'Andraste ! ». Mais elle supposait qu'on invoquait pas copieusement les parties intouchables de la fiancée du Créateur au sein même de l'Ordre créé en son nom.
Fuyant l'espace d'un instant l'air réprobateur de l'Orlésien, Destaël ne répondit pas immédiatement s'accordant quelques secondes de réflexion afin de décider de l'attitude la plus plausible à adopter. Feindre l'ignorance ? Non, c'était trop gros. Alors répéter le numéro de l'enfant qui vient de se rendre compte qu'il a fait une bêtise et rougit sous le coup de la culpabilité ? On ne bernait pas deux fois de suite quelqu'un avec la même ruse. Alors ne perdant rien de son assurance, la blonde décida d'user d'une autre stratégie et répondit sur un ton détaché, étrangement dénué de cette pointe artificielle gaieté et d'entrain :

Je vous remercie de l'indulgence que vous m'accordez en ne reportant pas de suite cette affaire au Chevalier-Capitaine, messire. Je m'excuse si les apprentis vous ont causé du soucis à cause de cette fâcheuse menterie. Toutefois, ne pensez-vous pas exagérer le tort qui m'est imputé ? Il s'agit là certes, d'un mensonge qui a pour but d'inciter au bon comportement et à l'obéissance, mais il ne fait de mal à personne et ne désigne expressément aucun templier. Les histoires d'horreur ont bercé, bercent et berceront l'enfance. Et si ces apprentis tremblent à la simple mention d'un ogre, je n'ose imaginer l'effroi que leur causerait la découverte de leurs incommensurables pouvoirs de communication avec les démons. Que feront nos pensionnaires, si jeunes, si fragiles, si naïfs, face aux prédateurs de l'Immatériel si nous les choyons éternellement dans une tour coupée de la cruelle réalité du monde sans même songer à travailler leurs angoisses ?

Il y avait presque une pointe de désinvolture dans la voix de Destaël dont la commissure des lèvres affichaient un sourire confiant et presque innocent qui contrastait avec le sérieux de ses paroles. C'était vrai ça ! Depuis quand on lui faisait la leçon pour quelque chose d'aussi insignifiant ? Ah, si le Ser Demesline interférait dans ses affaires, elle allait vraiment finir par le prendre en grippe ! Mieux valait qu'il ne soit pas au courant des rumeurs, répandues par ses soins, énonçant qu'il y avait un ours noir domestiqué habitant dans les quartiers des templiers... Non, vraiment, dans quel monde vivaient donc les Orlésiens ? On ne lui avait jamais fichu la frousse avec des comptines et des ragots stupides quand il était petit ? Quand Destaël était toute jeune, ses frères lui avaient fait croire que la cave était habitée par des araignées géantes qui sortaient le soir pour venir manger les petites filles qui préféraient courir sur le plancher de la chambre plutôt que de dormir. Hé bien, croyez-le ou non, malgré quelques nuits blanches passées à craindre l'arrivée d'arachnides démesurées, elle n'en était pas pour autant mentalement déficiente aujourd'hui ! Elle était même très bien ! Enfin du moins, le pensait-elle. Et la menace d'un blâme de la part du Chevalier-Capitaine ou du Premier Enchanteur pour quelque chose d'aussi trivial ne lui faisait pas peur. Pour bien le faire savoir, elle rajouta :

Je prends en considération vos remarques. Peut-être ai-je poussé le bouchon un peu trop loin. J'aurais du parler de loups et non d'ogre.

Noah Demesline réagissait-il à un peu de provocation ? Il était temps de le savoir.
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MessageSujet: Re: Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ]   Home, sweet home [ Destaël Lapartiath ] EmptyMar 13 Déc - 19:19

    Peut-être aurait-il été préférable de laisser ses supérieurs sermonner Destaël. Le Créateur savait que le Chevalier-Capitaine Greagor ne jouissait certes pas de la même notoriété que Mérédith, mais il était de ceux à qui on ne désobéissait pas à moins de risquer son titre de templier. Dévoué corps et âme à son devoir comme c'était le cas pour la majorité d'entre eux, il prenait garde à préserver la discipline aussi bien dans ses rangs que dans ceux des mages. Plus d'un apprenti de toutes origines confondues s'était retrouvé victime de ses vociférations et sanctions, un jeune quidam trop désinvolte avait même été relayé à la Chantrie d'un village esseulé et où la criminalité frôlait le néant. Il aurait ainsi tout le temps de songer à ses tords avant de recevoir l'approbation de sa hiérarchie pour revenir dans la Tour. Cette isolation peu envieuse était une solution radicale qui avait le mérite d'apaiser les ardeurs de soldats immatures ou extrémistes, ultime pallier avant la congédiement définitif. Que devenait-on ainsi privé du travail pour lequel on s'était toujours persuadé d'exister ? Des frémissements avaient longé l'épine dorsale de Noah lorsqu'il avait envisagé cette hypothèse, l'horreur de devenir inutile. Si cela devait lui arriver un jour, sans doute choisirait-il de suivre la ferveur de sa foi en se dévouant entièrement au Cantique pour prononcer ses voeux et devenir un Frère de la Chantrie, voie qu'avait suivi son humble mère. Etre au service d'Andrasté et de ses valeurs, le contraire lui paraissait impossible ou synonyme de renier les moeurs qui lui avaient été léguées. Mais au fond, ce n'était pas lui dont il s'agissait actuellement, et il doutait que la jouvencelle réagisse de cette même façon. Il n'était pas même persuadé de son inébranlable piété envers leur divinité, elle qui prenait le moindre prétexte pour se dérober à la prière. Il en venait à se demander s'il était réellement plausible de servir dans l'Ordre des Templiers de manière convenable sans amour envers leur glorieux Père... Après tout, tous ne puisaient pas leur résolution à la même source. Que le miséricordieux Créateur les pardonne.

    Ce fut également la première pensée qu'il eut en témoignant du discours de la marchéenne qu'il n'aurait pas pensé ouïr de sa bouche. Elle faisait donc partie de cette catégorie des leurs qui affirmaient que la vie n'était pas suffisamment scabreuse envers les mages, d'ores et déjà persécutés et maudits de tous. Privés de l'affection de leurs familles, arrachés à même leurs racines et retenus captifs pour le reste de leurs jours, condamnés pour des facultés extrasensorielles qui ont causé la déchéance du monde. En guise de finalité, ils étaient les proies fétiches des plus viles entités, susceptibles de perdre leurs âmes à tout moment. Alors, fallait-il injustement déposséder les plus jeunes de leur candeur, de leur utopie et de leur innocence tant qu'ils pouvaient encore chérir ces valeurs ? C'était un acte cruel et irresponsable, qui révoltait l'orlésien au plus profond de son être, fervent partisan à la protection physique et spirituelle de leurs pensionnaires. Les plonger dans une vésanie psychotique n'aurait fait qu'accroitre leur naturel vindicatif, leur entente n'était que trop précaire et apte à imploser n'importe quand pour s'amuser à cela. Mais peut-être était-ce une attitude commune par-delà la Mer d'Ecume ? De ce qu'il avait récemment eu vent de la citée de Kirkwall dont était originaire l'apprentie, la cohabitation entre mages et templiers était à déplorer et ne cessait d'empirer depuis l'extermination de la menace Qunari. Beaucoup de rumeurs ne faisaient pas l'éloge du Chevalier-Capitaine Mérédith, parlant même tacitement d'une folie paranoïaque qui prenait de plus en plus d'ampleur avec les années. A elle seule, cette figure chevaleresque semblait mener de front une véritable croisade contre les êtres doués de magie, certains affirmant même qu'il s'agissait des prémisses d'une nouvelle Marche Exaltée qui ferait courber l'échine de tous les mages, apostats et maléficiens. Un climat d'occupation et de terreur, si Destaël s'en inspirait il n'y avait aucune surprise à ne pas la voir conciliante. Mais sans doute exagérait-il dans son raisonnement, du moins, il l'espérait sincèrement – et peut-être naïvement.

    Si nombre de quidams auraient délaissé leur flegme face à cette provocation sans équivoque et à la limite de l'irrespect, Noah n'en fit rien, bien qu'il ne put s'empêcher d'afficher une mimique emplie de déception. Il était désappointé et cela se lisait dans son regard accusateur. Il jugeait particulièrement inutile de poursuivre sur sa lancée et d'entrer dans le jeu de la jeune femme qui n'attendait certainement que cela. Sa volonté de rendre service ne lui attirait pas toujours de bons retours, il y réfléchirait à deux fois avant de compatir à l'inexpérience de l'apprentie, à l'avenir.


    « Ce que je tente de t'expliquer, je te souhaite de le comprendre un jour. »


    Y avait-il d'avantage à dire ? Il opina négativement du chef pour clôturer l'échange puis tourna les talons pour laisser la demoiselle à ses occupations. Il haïssait les discussions sourdes dans lesquelles il ne trouvait aucun intérêt, pas plus que dans un conflit aussi infantile. Tout finissait toujours par se savoir, ce n'était qu'une question de temps avant que les calomnies répandues dans un but de prépondérance n'arrivent aux oreilles du Premier Enchanteur qui ne laisserait pas l'affaire en suspend. L'orlésien ne compatirait pas au châtiment de Destaël si châtiment il y avait, car mérité il serait. Lui en voulait-il ? Il ne ressentait aucune forme de rancune ni de vexation et ne lui tiendrait pas rigueur de son comportement si ce n'était en reprenant ses vieilles habitudes : l'éviter. Peut-être lui trouvait-il des excuses en prétextant qu'elle était jeune et de nature déjantée, qu'elle apprendrait avec le temps ou qu'elle ferait preuve de plus de retenue après avoir eu l'occasion de quitter la Tour quelques jours ou semaines. En réalité, l'éreintement le fit presque aussitôt occulter le différent qu'il venait d'avoir et il grimpa somnambuliquement les indénombrables marches pour rejoindre ses quartiers. Il salua les individus qu'il croisa et se prêta même à quelques échanges verbaux avec certains, avant de retirer sa lourde armure dans le délicieux dessein de prendre un bain chaud. Durant cette détente aquatique, le jeune homme se questionna quant à ses activités du jour : allait-il s'entrainer avec ses collègues et amis ? Adresser des patenôtres à la chapelle ? Consulter son courrier et y répondre ? Prendre un tour de garde pour permettre à un templier une pause méritée ? Beaucoup d'éventualités, mais il avait tout le loisir de suivre cette liste dans l'ordre qu'il désirait. Il devait par ailleurs veiller à remplacer sa cotte cabossée lors de la traque, ce qu'il fit aussitôt à la suite de sa toilette. Ainsi vêtu d'une armure neuve et chatoyante, Noah enfilait l'un de ses gants métalliques tout en traversant le corridor du grand hall, prêt à entreprendre une journée rajustée dans une routine qui ne lui déplaisait pas. C'était l'occasion de constater les progrès que les apprentis mages avaient faits durant son absence et de faire connaître son retour.
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