« Bon bon bon, Par ou devons-nous aller maintenant Yuki !? Grumbl ? Décidément, je ne comprendrais jamais le Bronto héhé ! Alors selon ma carte … Nous devons aller par ici … Les terres côtières … Là ! On est dans la bonne direction, c’est parfait. Indiscutablement, cette fichue carte m’aura coûté un bon prix, mais qu’est-ce qu’elle est précise ! Lorsque je retournerais à Orzammar, je n’hésiterais pas à aller voir ce marchand si toutefois j’ai des babioles dans ce genre-là à acheter. Enfin pour l’instant, si ça se trouve elle me mènera à ma perte un jour. Mais par la voix de mes ancêtres, ce n’est pas aujourd’hui que je deviendrais pierre ! J’ai trop de chose de prévue.
Tiens mais j’y pense, ça mériterais bien une bonne bière ça ! Dommage que je n’en ai pas sur moi … Remarque d’un côté ce n’est pas plus mal, il fait trop chaud. A tous les coups elle aurait tourné. Comme la dernière fois chez le vieux Grach’bak ! Je ne t’avais pas raconté Yuki ? Attend tu vas voir. Après avoir terminé l’armure D’Yverne un soir à la forge, on est tous aller chez ce cher Grach’bak boire des bières pour nous remettre de nos émotions. Il nous envoie quelques tournés et c’est alors que sa femme débaroule furieusement dans la taverne. Il s’en suit alors une engueulade entre eux deux. Je ne te raconte pas les ragots qui circulaient sur lui après ahah ! Mais bref, une fois qu’ils avaient terminé, Grach’bak revint tout coléreux vers nous et se mit à bougonner. Il reprit alors sa bière qu’il avait posé au-dessus de la cheminée, l’a bu et se mit subitement à vomir dans toute la salle. Il sortit ensuite dans la taverne en criant dans tous Orzammar « Ou est ce fiche Tezpadam qui a pissé dans ma bière !!? » ahahahah. Enfaite la bière avait tourné à cause de la cheminée, mais à moitié gâteux ce vieux fou avait inventé cette histoire de Chattemite. Ah le bon vieux temps mon petit Yuki ! On savait rire à l’époque n’est-ce pas. Mine de rien t’es pas d’hier toi non plus. Le premier retourné à la pierre a perdu d’accord ? » Je me pris subitement d’un grand rire sur ma charrette, accompagné par quelques grognements de mon Bronto, qui quant à lui s’occupait de me conduire là où je l’emmenais. Soudainement, un individu sortit de derrière un gros rocher, ne manquant pas de nous surprendre. Je le voyais nous obstruer le chemin, m’interpellant.

- « En voilà une histoire intéressante nain ! »
- « Comment ça ? Tu nous suivais ? Depuis quand !? Je te conseil de parler misérable humain ! »
- « Holà, doucement nain. Pourquoi tant d’agressivité ? Qui te dis que je suis là pour t’offenser. »
- « Ne me prend pas p… »

C’est alors qu’une étrange sensation me saisit les tripes. Je ne sais pas pourquoi, mais au fond de moi j’avais la conviction que quelque chose de pas très net se tramait. Et pas n’importe où, derrière moi. Je me retournais alors pour saisir mon Brise-fer en cas de danger. Je pu observer par la même occasion un dalatien sur le point de monter furtivement à l’intérieur de mon convoi. De plus, deux humains approchaient à pas de loup sur les côtés de ma charrette. Que voulait-il ? M’immobiliser ? C’est peine perdu, je suis trop coriace pour ça. Je pris rapidement mon fidèle marteau, et malgré mon âge, bondit hors de mon engin pour atterrir juste devant l’un des hommes. Dans ma chute, je fracassai le sol de la pierre de mon arme, tout en concentrant la puissance de la rune d’impact implanté dessus. Les alentours du point d’impact se mirent à gronder, déstabilisant ainsi mon adversaire. Je n’eus ensuite qu’à lui envoyer fougueusement mon arme dans le ventre pour l’allonger en une fraction de seconde par terre. Pendant ce temps, je ressentais la charrette trembler. Etant donné l’intensité et la nature des grognements qui s’en suivaient, je devinais aisément que Yuki était aux prises avec le premier de ces brigands. J’espère qu’il le stoppera sans trop de soucis. Il faut dire que la carriole qu’il doit transporter ne lui est pas d’une grande aide. Elle entrave même une bonne partie de ses mouvements. Mais j’ai confiance en lui, son grondement est capable de mettre à mal bon nombre de personne. Moi-même je me souviens de l’effet que cela fait. Heureusement que je suis parvenu à le dresser. Je n’aurais pas donné chère de ma peau sinon. Mais bref, sur 4 hommes il y en avait déjà un d’inconscient. Encore au moins trois. Je me dirigeais ensuite vers le dalatien armé de dagues et de l’autre homme qui l’avait rejoint, lui armé d’une épée à deux mains. Soudainement, une flèche me frôla, se planta dans le sol. Des archers ? Ce n’est pas bon ça ! Pour Yuki ça devrait aller, mais moi je n’ai pas la peau aussi dure et résistante que lui. Espérons seulement qu’ils ne sont pas nombreux. Je vais vous montrer la fureur d’un nain ! Dommage que cette carte ne prévoit pas ce genre d’incident …

Ils en avaient encore après elle. Ces chiens galeux. Ces assassins de renom, mais qui n’étaient que des misérables insectes aux yeux de la belle. Ils n’arrêteraient donc jamais de la pourchasser ? De la traquer, de la contraindre à fuir. Ces jours ci, la jeune femme aurait tout donné pour pouvoir se poser un mois ou deux, pour pouvoir profiter d’un environnement, pour pouvoir se reposer, voir des gens. Profiter de la vie, cette vie qu’on lui bousillait. Maudits corbeaux… Elle avait toujours su que ces derniers ne toléraient pas les déserteurs, mais elle était lasse. Lasse de fuir un groupe d’imbéciles qui lui menaient la vie dure, lasse d’être la proie. Et aujourd’hui encore, elle était l’animal traqué. Un animal sauvage certes, mais traqué. Cela faisais plusieurs heures que la jeune femme galopait, juchée sur sa monture, elle alternait entre un galop rapide et endurant, avec un trot plus souple mais soutenu tout de même. Elle n’avait pas le choix, malgré sa monture qui se fatiguait un peu plus à chaque pas, elle se devait d’accélérer, de semer ses poursuivants. Maudits corbeaux. Comment allait-elle faire pour les combattre… Ils étaient six, merde ! Plus nombreux chaque jour, Drathir avait de plus en plus de mal à leur faire face. Elle n’était qu’une femme, assassine certes, mais seule. Seule contre six, seule contre tous. Elle devait employer des stratagèmes plus perfide jour après jour, pour pouvoir survivre. Et cette fois ci ne ferait pas exception.

Après quelques minutes de chevauchée supplémentaire, la jeune femme força sa monture à s’arrêter quand, en contrebas, elle découvrit un chariot. Ce dernier était tiré par un Bronto, chose à la fois surprenante et amusante. Puis elle nota la présence d’un nain, ce qui la fit légèrement sourire. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas mis les pieds à Orzammar, quatre ans pour être précise, c’était le premier endroit où elle s’était réfugiée pour fuir les corbeaux, ces derniers avaient d’ailleurs mis du temps à la retrouver. Les nains l’avaient toujours fascinée, probablement parce que malgré leurs petites tailles ils étaient coriaces, intrépides et surtout il ne fallait pas leur chercher des noises. Tout ce qui lui plaisait. De plus les nains étaient les meilleurs forgerons qui soient, elle le savait bien. Quoi qu’il en soit, l’assassine se ressaisit en se rappelant que les corbeaux n’étaient plus très loin. En observant la route la jeune femme vit qu’il y avait un virage et elle se doutait que ses poursuivants l’attendraient au tournant. Elle en était sûre. Vu l’allure a laquelle elle allait, elle aurait pu bien vite dépasser ce nain, et tomber dans le piège qui l’attendait ensuite. Elle n’avait donc pas le choix. Il lui fallait se servir de ce nain.

Descendant de sa monture, la jeune femme s’avança. Il fallait qu’elle ralentisse, ainsi les corbeaux penseraient probablement qu’elle s’est réfugiée dans le chariot, ils s’occuperaient donc du nain et elle pourra les prendre par surprise. Un jeu d’enfant, bien que l’idée d’impliquer un nain qui n’avait rien à voir avec tout ça ne l’enchantait guère. Il ne fallut donc pas longtemps pour que la jeune femme se retrouve derrière un arbre, en surplomb par rapport au chariot du nain. Comme prévu ce dernier se fit arrêter par un humain que Drathir reconnut bien. Elle le connaissait de vue. Malgré ses paroles moqueuses, l’humain en question ne fit pas long feu et se retrouva bien vite à terre, inconscient. Le marteau du nain était tout simplement épatant, faisant trembler le sol autour de lui, il s’agissait là d’une arme remarquable. Probablement qu’une rune était implantée dessus. Dans tous les cas Drathir se devait désormais d’intervenir. Quittant sa cachette elle encocha une flèche à son arc et tira. La flèche se planta en plein dans le cœur d’un des archers qui menaçait le nain. En une fraction de seconde un autre archer tomba, mort. Il ne restait désormais que les trois Dalatiens au sol. D’une flèche, elle en abattit un mais n’eut pas besoin de s’occuper des suivants. En effet le bronto, et peut être même le nain elle n’avait pas fait attention, s’en était chargé comme un grand. Brave bête va.

S’emparant de la bride de sa monture, la jeune femme rangea son arc et commença à descendre la pente une fois qu’elle fut assurée qu’il n’y avait plus personnes. Les six corbeaux qui la suivaient étaient donc morts… C’était toujours ça. Par Andrasté, à elle seule elle réduisait considérablement le nombre de membres que comptait l’ordre des assassins d’Antiva. Et ce constat la fit sourire. Une fois descendue, la jeune femme mit les mains en avant en guise de bonne foi avant d’avancer encore.

« Je ne vous veux aucun mal, c’est moi qui me suis occupée des archers qui vous menaçaient. J’espère que vous allez bien ? »

Ce qui était amusant c’est que, pour une fois, la jeune femme employait le vouvoiement, ce qu’elle ne faisait jamais. Comme quoi, elle ne se comportait pas de la même façon avec les nains. Sans même attendre de réponse, la jeune femme se dirigea vers l’humain à terre, qui commençait à se réveiller. Décidément, il était plutôt résistant, après un coup de marteau pareil Drathir ne se serait pas réveillé avant plusieurs jours. Ce fut sans la moindre pitié que l’assassine s’empara de sa dague et trancha promptement la gorge du survivant. Se redressant elle se tourna de nouveau vers le nain et s’autorisa l’ombre d’un sourire qui, comme d’habitude, contenait une pointe d’ironie.

« On peut dire que la situation n’est pas banale. Un nain en Férelden, avec un Bronto domestique et un magnifique marteau ma foi fort efficace. Pardonnez ma curiosité, mais où vous rendez vous l’ami ? Ce doit être fort important pour avoir quitter Orzammar. »

[Encore désolé pour cet impardonnable retard >< Et désolé c'est assez court... Si il y a un soucis, n'hésites pas à m'envoyer un mp.]