Histoire

« Je n’ai jamais su ce que j’avais fait de mal. Naître fille est-il une si mauvaise chose ? Ou bien n’étais je qu’un accident ? Je ne l’ai jamais su, je ne le saurais jamais. Et aujourd’hui, je m’en contrefiche. Mais lorsque vous êtes tout juste âgée de 5 ans, savoir que l’on vous a abandonné sans raison valable, et bien ça fait mal. Très mal. Mais aujourd’hui je m’en moque. Ce que je suis, je ne le dois qu’à moi. »

______________________________Bienvenue chez les corbeaux

Qui étaient les parents de Drathir ? Elle l’ignore. Etaient-ils nobles ou pauvres ? Quelle cité habitaient-ils réellement ? Elle l’ignore. Elle sait juste que ce ne sont pas eux qui l’ont élevé, mais une elfe. Elle l’a trouvé devant la porte de son humble demeure – c’est le moins qu’on puisse dire étant donné qu’elle habitait le bascloître de Denerim - mais cela ne l'a pas empêchée d'accueillir et d’élever la jeune fille comme si il s’agissait de son propre enfant. Drathir, une humaine. Drathir, faisant partit de cette race qui se pensait supérieure aux elfes et qui par conséquent les maltraitaient. Juste une inconnue, une bouche de plus à nourrir. Mais cette elfe, nommée Isïl n’hésita pas une seule seconde et aujourd’hui, Drathir lui doit tout.
Isïl, celle qui fut et qui restera ma mère, s’occupa de la petite fille comme elle le put malgré ses maigres possessions et le peu d’argent qu’elle avait. Et ce malgré les insultes qu’elle devait entendre tous les jours. Elle, qui avait osé prendre soin d’une humaine, alors que jamais un humain n’en aurait fait de même si la situation avait été inversée. Mais Isïl ignora ce que l’on pouvait dire d’elle, elle ignora ceux qui la mettaient à l’écart, et elle fut malgré tout bien heureuse. Ce fut ainsi jusqu’aux 12 ans de Drathir.

Ce fut à cet âge là que sa mère adoptive fut tuée. Sans que quiconque n’en connaisse la raison, bien qu’une hypothèse peut sauter aux yeux : Elle était haït de tout le bascloître… haït pour avoir éduqué une humaine, haït pour en avoir pris soin, haït pour l’avoir aimé… Par la suite ce fut l’instinct, mais également le regard plein de haine des autres elfes, qui incita la jeune fille à partir. Où ? Elle n’en avait aucune idée. Il fallait partir, c’est tout. Ayant très vite appris que ses parents l’avaient abandonné, Drathir n’a pas voulu s’approcher des hommes. Elle ne voulait nullement de leur aide, de ce fait elle a tout bonnement quitté Denerim pour finalement passer une semaine dehors, à se nourrir de baies ou autres fruits qui pouvaient être à sa portée. Une semaine, ce fut court, mais à la fois tellement long, tellement épuisant… Bien vite affamée, et bien vite perdue ce fut un homme qui la trouva, malheureusement ses attentions n’étaient pas le moins du monde honorable. Ce qu’il voulait ? La violer bien sûr. Tsss… Violer une gamine de douze ans, c’est du propre tiens. Il s’était approché, un sourire aux lèvres, jusqu’à ce qu’il lui attrape le bras avec violence, jusqu’à ce qu’il la balance à terre tout en promettant qu’il ne lui ferait pas mal, ou du moins pas trop. Jusqu’à ce qu’une flèche se plante dans son dos. Jusqu’à ce qu’il s’écroule et jusqu’à ce qu’un elfe le pousse du bout du pied. Jusqu’à ce que ce même elfe l’aide à se relever, avant de darder sur la jeune fille un regard bleu cobalt, glacial et menaçant.
Il n’était pas comme les elfes citadins qu’elle avait côtoyé jusque là. Déjà lui avait l’avantage d’être armé jusqu’aux dents, et une lueur à la fois déterminée et effrayante faisait étinceler son regard.

« Je me souviendrais toute ma vie de ce moment, et des années qui en ont découlées »

L’elfe s’est alors approché, tandis que Drathir reculait, encore effrayée de sa mésaventure. Et contre toute attente, il la gifla. Une baffe d’une violence inouïe, une baffe qui suffit pour la projeter à terre. C’était la deuxième fois qu’un homme levait la main sur elle, la deuxième fois qu’on la maltraitait. Etais ce de la haine ? De la fierté ? Aucune idée, mais quelque chose l’a poussé à se relever et à tenter de lui asséner un coup de poing dans le ventre. Poing qu’il intercepta aisément, mais il avait sourit – du moins c’est l’impression que la demoiselle avait eu – avant de lui adresser la parole :

- Suis-moi petite. Tu feras tout ce que je te dis, c’est un bon deal non ? Je te sauve et tu nous le rendras bien, c’est tout ce que tu auras à faire.
- Lâche moi, je veux rien avoir à faire avec toi !

Elle avait crié. Jusqu’à ce que l’elfe l’attire contre lui, la maintienne contre lui, avant de dévoiler le cadavre encore chaud de l’homme qui avait tenté de la violer. Le sang s’écoulait depuis le dos de la victime, là où la flèche s’était plantée. Et ce fut dans un murmure froid comme la mort, que l’elfe prononça ces quelques mots :

- Tu ne veux rien avoir à faire avec moi ? Je viens de te sauver la vie petite, alors crois moi tu vas rembourser cette dette. Sans moi tu serais morte actuellement, et sans moi tu aurais souffert avant. Je ne te demanderais pas grand-chose, mais ce que je te dirais de faire, tu devras le faire correctement. Est-ce que c’est clair ?
- Je… Je… Qui es tu ?
- Un corbeau gamine, juste un corbeau. Et accessoirement je me nomme Aaron, et toi ?
- Je…. Drathir. Je m’appelle Drathir.
- Très bien Drathir, suis moi.

Et elle l’a suivit, probablement parce qu’elle n’avait pas le choix et qu’en prime il lui avait bel et bien sauvé la vie. Mais ce que la brune a vécu ensuite ne ressemblait en rien à la belle vie qu’elle s’était imaginée à l’époque. Ce fut des années d’apprentissage intensif. Elle a bien vite appris que les corbeaux étaient des assassins, doués et réputés. De ce fait elle se devait de leur faire honneur, ce fut sa première leçon. Aaron l’avait sauvé, et elle devait le lui rendre de la meilleure façon qu’il soit : en étant douée, en devenant la meilleure, en leur faisant tous honneur, et en ramenant de l’argent. Tout simplement. Mais c’était déjà énorme. Elle a passé 8 ans à apprendre : Apprendre à être discrète, à se déplacer en silence, à se déplacer dans les arbres également, apprendre à escalader toutes les parois possibles. Elle a appris le maniement des armes : épée et dagues principalement, même si elle avait une nette préférence pour ces dernières. Puis vint le maniement de l’arc. Puis elle a du apprendre à réfléchir, à élaborer des stratégies toutes plus différentes les unes que les autres afin de pouvoir atteindre sa cible, et la tuer proprement. On lui a enseigné quelques petits trucs en herborisme, principalement pour soigner des blessures légères mais surtout pour concocter des poisons foudroyants. Ce fut huit années de labeur, huit années ou aucune erreur n’était permise. Car à chaque erreur, la punition infligée était terrible…
« Je me souviendrais toute ma vie d’un de mes entraînements avec Aaron. »

______________________________Les corbeaux sont une famille.

- Bien, attaque-moi

Il s’agissait d’un de ces habituels entraînements avec son mentor. Drathir avait bien vite appris que les apprentis corbeaux étaient nombreux, et que seuls les meilleurs étaient gardés. De plus Aaron était du genre à faire de ses apprentis les meilleurs, et jamais il n’autoriserait qu’on salisse son honneur. De ce fait elle passait ses journées à apprendre, à s’améliorer, à se perfectionner. Elle était désormais âgée de 15 ans, cela faisais trois ans que sa formation d’assassin avait débuté. Elle ne savait pas si elle était plus douée que les autres, mais d’après Aaron elle avait déjà parfaitement conscience de ses capacités. De ce fait, ce serait elle qui vivrait le plus longtemps…
Vêtue d’une armure de cuir noire, la demoiselle avait attaché ses cheveux à l’aide d’un lacet de cuir dans le but de ne pas être gênée dans le combat à venir. Armée de ses habituelles dagues, elle observait l’elfe qui lui faisait face. Il lui était supérieur, en tout point, et aimait le lui rappeler. Il possédait également deux dagues mais sa garde était parfaite, il semblait impossible de pouvoir l’atteindre. Mais impossible ne faisait pas partit de son vocabulaire. Raffermissant da prise sur ses armes, Drathir s’était élancée, vive. En tant que femme, on lui avait très tôt apprit qu’il était inutile de compter sur la force, ou alors on lui briserait bien vite les os… Elle devait donc compter sur sa rapidité et son agilité. C’était déjà beaucoup… surtout quand votre adversaire fait preuve de la même habilité. Elle avait d’abord tenté un coup de pied fouetté, qui fut esquivé. Puis elle devait ensuite éviter les lames qui fusaient déjà vers elle. Pirouettes, bonds, parade, assaut. Elle avait tout tenté. Pour finalement se reculer, prendre de la distance, attendre… et feinter. Elle s’était mise à courir puis avait fléchit les genoux dans le but de bondir… pour finalement s’aplatir encore plus à terre et viser le ventre de mon mentor. Qui n’avait pas vu le coup venir.
Se redressant après l’attaque, tremblante, elle observa la marque fraîchement infligée, observa le sang qui coulait juste avant qu’une gifle ne la projette à terre. Juste avant que le regard furieux de son mentor ne se pose sur elle. Juste avant qu’il ne lui crache ses mots :

- Les corbeaux sont une famille gamine. Et on n’en blesse jamais les membres. Cette leçon sera gravée dans ta chair.

Et c’est ainsi que Drathir fut emmenée dans une pièce. Ce fut ainsi qu’elle a du subir sa première punition. Elle se souvient encore du claquement incessant du fouet. Elle se souvient de la douleur ressentit lorsqu’il lacérait la chair de son dos. Elle se souvient de ses cris, de ses larmes. Elle se souvient de sa peur… et Elle se souvient de cette pointe de haine qui avait fait son apparition, et de la question qu’elle s’est posée ensuite, une fois que son mentor l’a abandonné à terre, souillée par son propre sang.
« Qu’est ce que la liberté ? »
Les corbeaux en parlaient sans cesse. Il ne s’agissait cependant pas d’une liberté individuelle, ou la liberté de faire ce que l’on désire. Il s’agissait plutôt d’un droit, le droit de tuer pour les corbeaux, le droit de tuer pour rapporter de l’argent. La liberté se résumait-elle à vivre chez les corbeaux, et surtout à leur obéir ?
« Celui qui vit corbeau, meurt corbeau… C’était donc ça, être libre ? »
Elle n’y croyait pas, et ce fut son premier doute… N’était-elle pas en droit de faire ce qu’elle désirait, et non pas ce qu’on attendait d’elle ? Si Aaron lui a sauvé la vie, n’était-elle pas en droit de choisir la manière dont elle lui serait redevable ? Et s’il lui a sauvé la vie, est ce que cela signifiait-il pour autant qu’elle devait la lui offrir ? Offrir des années de servitude… La liberté se résumait-elle donc à une dette ? Elle l’ignorait … Mais elle désirait qu’une chose, découvrir le sens véritable de ce mot que l’on lui susurrait depuis si longtemps.

______________________________En quête de liberté.

Sept années ont passé. Drathir était désormais âgée de 24 ans, et de ce fait, était un corbeau à part entière. Ses doutes s’étaient envolés… Effacés par le temps qu’elle passait à tuer, effacés par le plaisir de concocter des poisons, de mettre en place des stratégies, et parfois même de commander des hommes. Cette vie lui convenait, entièrement. Plus particulièrement lorsque, à l’âge de 20 ans, elle rencontra Assan. Autre apprenti qu’elle n’avait jamais croisé jusqu’alors, et les deux jeunes gens se sont bien vite liés d’amitié. C’était un homme intelligent, réfléchi et doté d’une capacité d’analyse à en faire rougir n’importe quel mentor. Alors que la jeune femme aurait pu en être jalouse, elle s’est contentée de l’admirer. Et puis un jour, ils sont de nouveau partit en mission ensemble. Une mission basique, un convoi partant de Denerim. Il y aurait de nombreux gardes et cavaliers, mais à l’intérieur d’une des calèches, se trouvait leur cible. Nous n’avions pas eu plus d’informations mais cela nous convenait.
Il ne leur fallut que peu de temps pour se préparer, peu de temps pour atteindre l’endroit d’où ils comptaient attaquer le convoi en question. Et peu de temps pour se défaire des gardes. Tous ont été abattus à coup de flèches, dans le cou principalement. Drathir s’était alors avancée, jusqu’à la calèche en question pour achever cette cible qui devait rapporter un bon paquet d’argent. La jeune femme se figea lorsqu’elle tomba sur une petite fille. Agée de tout juste 8 ans… Assan s’était alors approché, prêt à égorger la fillette sans aucune hésitation. La brune le stoppa dans son élan, alors que la jeune fille criait déjà, pour lui jeter un regard assassin.

- Tu te fous de ma gueule ? On va pas tuer une gamine merde ! Il doit y avoir une erreur.
- Y a personne d’autre Drathir, et tu sais ce qui nous arrivera si on le fait pas.
- Pars, retourne les voir et dis leur que la mission est accomplie. Je le ferais.

Assan comprit et n’insista pas, rangeant sa lame dans son fourreau il repartit voir les corbeaux, laissant Drathir seule avec l’enfant. Cette dernière s’était refugiée au fond de la calèche et pleurer à chaudes larmes, en priant l’assassin de ne pas la tuer. Le cœur de la jeune femme se compressa dans sa poitrine et, tout en mettant ses mains en évidence, elle rejoignit la petite fille et la serra fort dans ses bras, laissant la gamine sangloter contre elle. Doucement elle lui murmura :

- je ne te ferais aucun mal. Je te le jure, tu habites Denerim ?
- Je…je... o…oui.
- Bien, tu vas venir avec moi et je vais te ramener à l’entrée de la ville d’accord ? A partir de là tu arriveras à te débrouiller ?
- Oui je…je crois.
- Bien, tu ne dois parler à personne de moi. Tu vas raconter que tout le monde a été tué mais que personne ne s’est soucié de toi, d’accord ? C’est important.
- D’a…d’accord, mais vous me ferez pas de mal hein ? je veux pas… je veux pas…
- Chuuuut. C’est finit, je ne te ferais rien, je te l’ai promis. Allez viens.

Et, comme convenu, Drathir ramena la jeune fille jusqu’à Denerim. Et au lieu de recevoir l’argent qu’elle aurait du toucher pour le meurtre de la gamine, elle eu le droit à un baiser salé sur la joue. Et en cet instant, l’assassin estimait qu’il s’agissait du plus beau des trésors. Et elle rentra. A son retour, elle découvrit Assan qui ne daigna même pas la regarder. Elle découvrit également son mentor qui dardait déjà sur elle un regard brûlant de colère. N’ayant évidemment pas reçu l’argent du contrat, Aaron avait bien vite compris que son ancienne élève n’avait pas fait ce qu’on lui avait demandé. La punition qui suivit fut terrible… De nouveau il y eu des coups de fouet. Fouet auquel on avait ajouté des lames, rendant les coups plus violents, plus douloureux. Et de nouveau cette question qui revenait sans cesse.
« Qu’est ce que la liberté ? »
N’était-elle pas libre d’épargner l’enfant ? Tout comme elle était libre de tuer ceux qui, d’après elle, le méritait ? N’était-elle pas libre de choisir ses cibles, d’agir en fonction de ses principes et de ses croyances. N’était-elle pas libre de faire tout ça ? Mais après tout… en s’offrant cette liberté, elle était désormais punit. Punit pour avoir agit d’elle même, punit pour ne pas avoir obéit.
La liberté méritait-elle qu’on se sacrifie pour elle ?

______________________________L’amour est une entrave.

Un mois avait passé depuis qu’elle avait enfreint les règles. Un mois durant lequel tout le monde l’avait ignoré, un mois durant lequel elle s’était entraînée car désormais il lui était interdit d’effectuer la moindre mission. Du moins jusqu’à ce que son ancien mentor décide de la laisser partir à nouveau… Et c’était également un mois complet qu’Assan avait passé avec elle. Loin de s’être sentit trahit, et n’ayant rien subit, il l’avait soutenue. Et lui avait sourit :

- Tu es toi Drathir. C’est beau… mais dangereux, tu ne peux plus te le permettre.

Et les premiers mots de l’assassin avaient touché la demoiselle. Bien qu’ils ne soient pas suffisant, car elle savait au fond d’elle même, qu’elle n’était pas entière. Il manquait quelque chose… Mais elle ignorait quoi, et ne cherchait pas à savoir. La seule chose qui l’obnubilait pour le moment, c’était la présence de son compagnon. Leur amitié avait évolué, et devenait quelque chose de plus fort, de plus pur… de plus effrayant aussi. Et cela se confirma lorsqu’un soir, les deux assassins s’étaient retrouvés seuls. Suite à une longue discussion, Assan avait abordé le sujet, de manière… assez brutale il faut l’admettre.

- Je t’aime.
- De…. Pardon ?

Tous deux juchés sur une branche d’arbre, la demoiselle avait vrillé ses prunelles d’émeraudes dans celles, noires, de son compagnon. Ce dernier était impassible, même si elle devinait que ses paroles venaient de lui coûter. Après tout il était un corbeau, comme elle. Et chez les corbeaux, on ne pouvait laisser place aux sentiments. Ce fut dans un soupir que le jeune homme répéta :

- Je t’aime.
- Ecoute Assan je…

Il ne lui laissa pas le temps de poursuivre. Probablement parce qu’il savait déjà ce qu’elle allait lui répondre, et plus encore, il savait ce qu’elle ressentait pour lui. Ce fut pour cela que, sans lui donner le temps de réagir, il l’embrassa. Par la suite, ils passèrent plusieurs semaines ainsi heureux. Ils parvenaient à cacher leurs sentiments sans le moindre souci. Tout semblait parfait, sauf qu’il existait toujours cette question.
La liberté méritait-elle qu’on se sacrifie pour elle ?
La réponse à cette question s’imposa d’elle même lorsqu’un matin, Drathir découvrit le cadavre d’une petite fille. Cette petite fille qu’elle avait épargnée, ce qui lui avait valut la pire des corrections. Devant ce spectacle, elle se réfugia chez elle, seule. Et elle pleura, longtemps… Devant ce massacre, la jeune femme n’eut qu’une envie, un seul désir : Partir. Partir loin. Loin de ceux qui commandaient, loin de ceux qui la dirigeaient. Loin de ce monde qui n’était pas le sien, de ses croyances qui n’étaient pas les siennes. Loin de ce sang verser lorsqu’elle ne le désirait pas. Et son besoin de partir, Assan l’avait sentit, ce fut pour cela qu’il alla la voir :

- Ne pars pas…
- Je croyais que je devais rester moi-même ?
- Reste avec moi.
- Pourquoi ?
- Car si l’on vit corbeau, l’on meurt corbeau.

La réponse lui fit l’effet d’une baffe. La liberté méritait-elle qu’on se sacrifie pour elle ? Non. La liberté devait nous permettre de ne jamais rien regretter, car si nous sommes libres de prendre une décision, comment pourrions nous la regretter ensuite ? Or, chez les corbeaux, elle regrettait le moindre de ses actes, le moindre sang versé. Depuis tout ce temps elle sacrifiait une part de son être pour des hommes qui n’incarnaient nullement la liberté, mais une cage. Elle se sacrifiait pour des barreaux, certes dorés, mais des barreaux tout de même. Non. Elle ne mourrait pas corbeau.

- Non, trouve autre chose.
- Parce que tu m’aimes.

Elle l’observa longuement. Oui, elle l’aimait, c’était indéniable. Mais alors qu’elle commençait tout juste à comprendre qu’elle ne serait jamais libre auprès des corbeaux, voila qu’il lui demandait de sacrifier cette liberté au profit de son amour. L’amour méritait-il qu’on sacrifie sa liberté pour lui ? De nouveau la réponse s’imposa d’elle même : Non. Et cette évidence la fit sourire, au point même qu’elle finit par éclater de rire. Un rire franc, vrai. Un rire libre.

- Je t’aime Assan, mais pour une fois je ferais ce que je désire. Partir.

Lui offrant un baiser soupir, la jeune femme s’éloigna en courant. Il ne lui fallut que peu de temps pour rassembler ses affaires, se hisser sur son cheval et partir au grand galop. Loin de tout.
Elle n’avait jamais été aussi heureuse. Et elle était désormais âgée de 25 ans

______________________________Et aujourd'hui

Cela fait donc quatre ans désormais que Drathir fuit les corbeaux. Ces derniers tentaient d’appliquer leur dicton à la lettre, et de ce fait, tenter sans cesse de la tuer. La brune était obligée de changer régulièrement d’endroit, ne jamais s’attarder. Et cette vie lui convenait. Loin d’avoir abandonné sa fonction d’assassin, elle se contente désormais de vivre pour son compte, et se donne le droit de refuser n’importe quel contrat si il va à l’encontre de ses principes.
La liberté ne consiste pas à faire de bons ou de mauvais choix.
Il suffit juste de faire les siens… de rester soi même, toujours.
La liberté d’être qui l’on veut.

Roleplayeur

Moon

JE TE VOIS ! Comment ça va ? :Euh… c’est une question piège ? A priori je dirais oui mais… nan sérieusement, si c’est un piège faut me le dire hein. Non ? Sûr ? Euh ok… bon, je te crois alors. Mais si c’est une blague c’est pas marrant. Et je… OK, du coup jvais bien oui. Tu es sûr(e) ? :…. Ok, là je commence à flipper. Vas y avoue, tu veux mon argent c’est ça ?! Allez tiens prend tout et laisse moi tranquille ! Bon bon, si tu le dis. Et tu as autre chose à dire, d'ailleurs ? : Ah oui, ça fait un moment que j’ai pas RP, donc un peu d’indulgence pitié, je me remet dans le bain :P Comment es-tu arrivé(e) parmi nous ? : En cherchant un peu – beaucoup même – sur internet. Si je te dis... Rouge, tu réponds ? : Sang Et violet ? : Euh… une fleur ? *ok je sors* Bon, j'arrête de t'embêter... Ou pas ! : Trop aimable. Mais si, bienvenue et bon jeu !