Un artefact à conquérir [PV Drathir Linath]

Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'Iriel était parti en voyage. Après cette aventure haute en couleur qu'il avait vécue avec un barbare et un assassin, il était reparti vers un autre but. Quoi qu'au final, ses motivations n'étaient jamais très différentes car toutes tournaient très souvent vers l'acquisition de biens démoniaques. Cela était encore le cas actuellement. Alors qu'il avait pris congé dans une nouvelle auberge dans le seul et unique but de laisser trainer ses oreilles, il avait eu vent d'un endroit que l'on redoutait fortement pas seulement parce qu'il s'y trouvait des bestioles, non, on le redoutait parce qu'une présence très dérangeante d'origine plutôt maléfique semblait y séjourner. Bien dissimulé sous sa capuche sirotant tranquillement un breuvage raffiné, pour autant que cela soit possible dans une auberge, il avait sourit à cette nouvelle rumeur qui était plus qu'intéressante pour lui. Il aimait tellement ces rumeurs de voyageurs, quand il ne mourrait pas, sur les objets et trouvailles démoniaques qu'ils croisaient dans leur passage. Il avait donc attendu que ce groupe d'hommes partent pour aller les piéger dans un lieu clos et il avait usé de son charme - ou plutôt de ses techniques de persuasion - pour que ceux-ci lui révèlent l'endroit où se trouvait cet objet. Bien sûr, il n'avait rien contre ces hommes, mais il n'avait pas tellement envie que quelqu'n d'autre soit au courant de cette petite histoire, puisque ces hommes étaient bavards donc il les avait gentiment laissés aux mains d'un petit démon qu'il leur avait gentiment présenté. N'était-il pas sympathique ? Oh oui il savait qu'il avait un grand coeur et que cela le perdrait un jour.... Enfin toujours est-il que cette situation lui avait appris qu'il allait devoir aller vers l'ouest et se rendre dans les Dorsales de Givre. Cela faisait très longtemps qu'il n'y avait plus été. Il s'y était rendu après avoir appris l'existence de ces fameuses cendres d'Andrasté, par simple curiosité, mais le destin l'avait finalement emmené à un autre endroit sur la route et il ne s'y était donc pas aventuré davantage. Il allait pouvoir y remédier. Apparemment, l'objet de ses désirs se trouvait dans l'une des cavernes qui ornaient le temple en ruine. Il ne se fit pas prier pour se mettre en route directement car il n'avait besoin de rien vraiment et il ferait ses commissions avec les marchands itinérants qu'il croiserait sur sa route. Il préférait cela aux boutiques citadines, par sécurité.

Après avoir voyagé plusieurs jours, il se retrouva enfin à l'endroit voulu. Il ne savait que théoriquement ce qu'il rencontrerait là bas mais il était paré à toute éventualité. Après tout, il avait survécu jusqu'à présent en côtoyant sûrement bien pire que ce qu'il allait trouver là. Donc ce n'était pas vraiment cela qui l'effrayait. Et puis rien ne pouvait l'arrêter quand il avait une idée. Et comme il le pensait toujours, s'il mourrait là c'était qu'il avait tout simplement atteint sa limite et qu'il n'était malheureusement pas capable d'aller plus loin. Il serait trop faible pour continuer à vivre. Mais il n'avait jamais vraiment du en arriver là pour le moment. La manipulation, la puissance, l'absence de crainte et surtout la capacité à maîtriser le Voile lui donnaient un avantage certain et non négligeable lors de combat. La fuite était aussi un mode qu'il appliquait car risquer sa vie par fierté ne servait strictement à rien. Fuir était bien plus bénéfique et la honte qu'il aurait pu ressentir était totalement inexistante. Il ne fallait pas se leurrer, même s'il était devenu puissant au fil de ses années, passer son temps à invoquer des démons et à lancer des sorts en utilisant son sang n'étaient pas de tout repos et cela lui arrivait d'être à court d'énergie. Même si le sang d'un puissant démon coulait dans ses veines et que celui-ci pouvait choisir d'intervenir, il savait pertinemment qu'il ne le ferait pas n'importe quand. Et jusqu'à présent, il n'avait pas encore été assez en danger pour que le démon du désir avec qui il avait fait un pacte daigne montrer spontanément le bout de son nez. Lui l'avait invoqué une seule fois avant de se rendre compte que c'était du temps perdu à espionner l'Immatériel pendant qu'il combattait dans le monde réel. Donc il le laissait surtout bien à sa place dans l'Immatériel et sans son accord ou alors un état d'une faiblesse certaine, le démon ne pouvait traverser le Voile comme il le voulait, même en ayant hérité d'une partie d'Iriel. Tant mieux d'ailleurs, il voulait garder une certaine main mise, sinon il n'aurait jamais pris ce pacte.

Il lui fallut un jour pour traverser le Temple en ruine et avoir accès à la caverne qu'il cherchait. Il dut effectivement se débarrasser de quelques gêneurs mais rien d'assez important pour l'empêcher d'avancer. Il se rendit donc dans la caverne et ressenti directement le pouvoir de l'artefact lorsqu'il descendit quelques marches vers les bas fonds de la caverne. Il ne put s'empêcher de sourire... L'artefact était puissant et cela titillait sa curiosité sur le pouvoir que cela lui procurerait. Il descendit de plus en plus bas et du là aussi se confronter à d'autres bêbêtes peu avenantes et loquaces. Mais cela ne l'empêcha pas de progresser. Il usait beaucoup d'énergie car la caverne était remplie mais il finit par arriver en son coeur là où trônait le puissant artefact. Il était sur un piédestal et c'est quand il approcha qu'il dut faire face à un démon, protecteur de cet artefact. Il ne dut pas combattre que celui-là mais aussi ses sbires car bien évidemment l'accord que le démon voulut faire entre eux pour permettre l'obtention de l'artefact le fit incroyablement sourire. Cela était clairement désavantageux pour lui et seul un imbécile ne l'aurait pas remarqué. Tous les démons ne pouvaient pas être futés... Il refusa donc en l'attaquant tout nettement. Le combat dura un temps. Bien qu'haletant il avança pour s'emparer de l'artefact. Il frissonna lorsqu'il sentit l'impact de celui-ci se répandre en lui. Il fut léger mais perceptible. Il savait que cela se remarquerait lorsqu'il l'utiliserait. Il le glissa délicatement sous sa cape dans son dos l'accrochant à sa ceinture et puis il remit sa capuche sur sa tête avant de faire demi-tour. Il sortit de la caverne et se mit en route. Alors qu'il s'aventurait dans ce chemin qu'il avait parcouru à l'aller, il remarqua quelque chose de différent et ne put s'empêcher de sourire... Il était suivi. Il le sentit mais ne réagit pas. Chaque chose en son temps. Observer d'abord, agir ensuite. Après tout ça pouvait être amusant et cela faisait longtemps qu'il ne s'était plus amusé avec une petite proie de la sorte. Il devait reconnaitre que cela faisait également un moment qu'on ne l'avait plus poursuivi ainsi. Il sourit dissimulé sous sa cape et il continua d'avancer.

- Je veux cet artefact compris ? Si je vois ne serais ce qu’une seule égratignure dessus, vous pouvez dire adieu à votre argent.
- C’est compris. Commencez à préparer l’or, et si je vois qu’il manque ne serais ce qu’une seule pièce, vous pouvez dire adieu à votre vie.

Les derniers mots avaient été sifflés alors que la belle dardait un regard menaçant sur le marchand, probablement riche vu la somme qu’il proposait de lui offrir si elle récupérait son stupide objet. Ce dernier déglutit et, estimant que sa supériorité avait été affirmée, la jeune femme quitta la chambre du dit marchand. Elle ne supportait pas ces employeurs. Jamais. Il ne s’agissait que d’imbéciles qui se pensaient fort sous prétexte qu’ils avaient suffisamment d’or pour se payer les services d’une voleuse doublée d’une assassine. Ils sont pathétiques, des couards qui ne sauraient même pas manier un couteau à beurre, c’est bien pour ça qu’il s’amuse à la payer non ? Parce qu’ils sont incapable de se débrouiller seuls. Alors oui, elle n’autorise jamais un de ses employeurs à lui manquer de respect, ou la menacer de la sorte. C’était elle qui avait les cartes en main, et non l’inverse. Et ce marchand ferait mieux de s’en souvenir. Rabattant sa capuche, la jeune femme finit donc par quitter la chaleureuse auberge où elle avait élu domicile, provisoirement, afin de clore au plus vite ce chapitre de sa vie. Ce fut donc armée de ses dagues, ainsi que 5 couteaux de lancer glissés à hauteur de sa ceinture, que la jeune femme décida de prendre la route pour les dorsales de givre. Cela faisait longtemps qu’elle n’y était pas allé, et la dernière fois qu’elle y avait mit les pieds, c’était par simple curiosité. Oui, elle aimait découvrir des endroits sans avoir une raison valable, et puis comme elle était contrainte de bouger régulièrement afin de fuir les corbeaux, c’était ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups. Mais, bizarrement, l’endroit lui avait beaucoup plut. Elle n’avait jamais aimé le soleil, alors un lieu aussi froid et hostile lui avait parfaitement convenu. S’approchant de sa monture, l’assassin s’était assurée avoir pris suffisamment de provisions pour faire le voyage d’une traite, elle ne supportait pas faire des haltes inutiles, et elle s’était hissée en selle, expédiant sa monture au grand galop.

Elle avait ainsi voyagée pendant plusieurs jours, jusqu’à ce qu’elle atteigne un village au pied des montagnes, ce fut ici qu’elle confia sa monture à un écuyer, lui offrant quelques pièces tout en lui en promettant plus une fois qu’elle serait revenue. Par la suite elle s’était dirigée en direction des montagnes, à pied, tout en songeant à ce mystérieux artefact. Apparemment c’était un bidule magique, ce qui ne l’avait guère enchanté au début. Elle était d’un naturel méfiant, et elle n’avait pas confiance en ce qu’elle ne connaissait pas. Or la magie lui était totalement inconnue. Certes elle connait le principe, cependant qui peut se vanter de tout connaître de la magie ? Surtout qu’elle même n’avait aucun don en la matière. De ce fait la magie l’avait toujours rebuté, et l’objet qu’elle devait récupérer aussi. La magie c’était le mal, et en plus c’était de la triche. Deux bonnes raisons pour s’en méfier. Elle ne savait pas encore à quel point elle avait raison… Elle commença à se méfier dès qu’elle eut pénétrée dans le temple. Des cadavres jonchaient déjà le sol, et au fur et à mesure de sa progression, ils semblaient de plus en plus nombreux. Vêtue d’une armure de cuir noire, et sa capuche de même couleur étant rabattue sur son visage, elle progressait lentement, avec précaution. Elle ne faisait aucun bruit, et ce fut sans la moindre difficulté qu’elle évita les pièges que lui tendait le temple. Trop facile. Et toujours ses cadavres… Elle avait remarqué qu’ils étaient frais. Tués depuis quoi… une heure peut être ? Drathir dut retenir un grognement agacé. Quelqu’un s’aventurait également dans ce temple, et elle était prête à pariée que le saligaud qui trainait dans le coin convoitait la même chose qu’elle. Bordel. Elle haïssait la magie, et elle haïssait les humains. Ils voulaient toujours la doubler. Ce fut pour cela que, toujours en silence, elle accéléra l’allure.

Elle pénétra à son tour dans la caverne, et se sentit mal. Une ambiance malsaine se faisait sentir, s’en était inquiétant. Elle ignorait cependant si cela était dû à l’artefact qu’elle devait récupérer, ou à l’homme – ou la femme – qui l’avait précédé. Bordel, manquerait plus qu’elle tombe sur un apostat tiens ! La brune décida de ne plus y penser, et poursuivit sa route, sa main désormais posée sur le pommeau d’une de ses dagues. Dire que la journée avait si bien commencé. Et alors qu’elle continuait sa descente, elle observa de nouveau les corps et nota que certains semblaient dépourvus de la moindre marque. Aucune blessure, du moins aucune trace qui aurait pu lui rappeler une dague, une épée ou même une hache. Et les cadavres n’avaient pas été fracassés à coup de marteau non plus. Bon dieu, elle était vraiment tombé sur un mage, du coup il devenait quasiment sûr qu’il était là pour l’artefact, sauf que lui ne bossait pas pour quelqu’un, il voulait l’objet magique pour lui tout seul. Quelle plaie !

Elle avança encore, et se stoppa dans l’ombre en découvrant un homme encapuchonné. Oui, un homme, pas de doute possible, une femme aurait été plus frêle, même si cet individu ne semblait pas être le prototype parfait du gros bourrin musclé. Un mage quoi… Refoulant de nouveau son agacement, la jeune femme était arrivée pile au moment où l’inconnu invoqua involontairement des démons. Elle l’observa les vaincre, dut retenir un frisson, et fut finalement satisfaite de sa décision. Elle avait bien fait d’attendre. Après tout, il serait peut être plus simple de laisser cet homme tuer tout ce beau monde, pour lui reprendre l’artefact ensuite. Seulement voila, tout résidait dans le « peut être ». Et elle détestait les hypothèses… Ah et merde, et le voila qui faisait demi tour déjà, après avoir glissé l’objet dans son dos, probablement pour l’attaquer à hauteur de sa ceinture. Oui c’était ça, elle décelait la forme de l’artefact dans son dos. Se cachant dans un coin, contre une paroi, la jeune femme décida qu’il serait plus sage de le laisser passer. Après tout, elle était assassine. Et c’est connu, les assassins poignardent dans le dos, ils se jettent pas dans la gueule du loup en gueulant « je vais te tuer ! ». Elle attendit donc quelques secondes supplémentaires, avant de le suivre. Mais quelque chose la dérangeait. Il semblait trop confiant, trop… trop informé. Il espérait vraiment que tout serait aussi simple ? Ou bien savait-il déjà qu’elle était là ? Dans tous les cas il était inutile de le faire attendre plus longtemps. Elle s’élança.

On aurait dit qu’elle avait fait un bond en avant, cependant il ne s’agissait que de deux foulées amples, silencieuses malgré tout. Dans le même mouvement elle avait dégainé une de ses dagues. Elle se retrouva donc dans le dos de son adversaire, une dague collée désormais contre le cou de ce dernier. La pression qu’elle exerçait semblait d’ailleurs parfaite, suffisamment forte pour le dissuader de faire un seul geste – sauf si il désirait qu’elle lui tranche la gorge avec autant de facilité qu’elle couperait du beurre – mais pas suffisamment pour lui faire du mal. Du moins pas encore… Toujours cachée derrière sa capuche, cela n’empêcha pas la jeune femme de murmurer quelques mots sur une voix froide, dépourvue de la moindre émotion. Elle prenait son travail au sérieux et, de ce fait, ne tolérerait pas qu’il la contredise.

« Tu possèdes quelque chose qui m’intéresse. N’y vois rien de personnel surtout. »

Il ne fallait pas s’attarder. Bien qu’elle ne le montre pas, elle n’aimait pas la situation. Elle tenait un mage contre elle, une dague maintenue contre son cou. Mais il restait un mage. Un mage qui, tout naturellement, pratiquait la magie. Une magie qu’elle détestait presque autant qu’elle redoutait. Comme voulait vous vaincre des mots à l’aide d’une dague ? Comment voulait vous vaincre une boule de feu ou que sais encore, avec une simple arme ? Certes elle détenait l’avantage pour le moment, mais elle savait qu’il ne fallait jamais crier victoire trop vite, plus particulièrement à ce moment précis. Il lui fallait faire vite. Elle n’avait aucunement l’envie de tuer cet apostat, bien qu’il aurait été préférable qu’elle le fasse. De ce fait, ce fut toujours en le menaçant, qu’elle commença à glisser sa main à hauteur de l’artefact. Avec un peu de chance, il s’agissait là d’un mage dépourvu de talent ?

La bonne blague. Elle n’y croyait pas, et n’espérait qu’une chose. S’en sortir indemne.

Le visage d'Iriel n'était plus visible. Depuis qu'il avait acquis ce rubis comme oeil, la dissimulation faciale avait été une obligation. Certes il ne redoutait pas d'être poursuivi - et d'ailleurs il l'avait été très souvent fut un temps- mais il avait une petite réputation selon certains endroits, qui s'était sûrement déformée avec le temps, et passer inaperçu était quelques fois plus facile. Pourquoi toujours se compliquer la tâche ? Il n'en voyait pas l'utilité. Lui ce qu'il voulait c'était mettre ses plans à exécution. Et si pour cela il fallait agir en traitre ou dans l'ombre, cela ne posait aucun problème. La méthode importait peu, il ne retirait aucune fierté à tuer, fuir, ou combattre. C'était simplement des besoins, quoi que pas toujours en ce qui concernait les meurtres, pour obtenir ce qu'il voulait. Donc tant qu'il y arrivait, il pouvait bien utiliser la méthode qu'il voulait ça lui était totalement égal. En attendant, bien que cela n'était su que par lui-même, il ne put s'empêcher de sourire. Il faisait celui qui avançait innocemment sans se douter de ce qui l'attendait à un détour et pourtant il était à l'écoute active de ce qui se faufilait derrière lui pour le suivre. Quoi que rapidement, cette demoiselle - car au son de sa voix cela semblait bien être le cas - décida de passer à l'offensive. Il sourit plus. La position ne le dérangeait nullement car il ne perdait pas davantage. Il l'écouta vaguement et réfléchit à qui elle pourrait être. Une femme, maîtrisant une dague, une voleuse ? Allez savoir, en tout cas elle voulait un bien qui lui appartenait désormais et à moins de le tuer, elle avait peu de chance de l'obtenir. Mais bien sûr cela elle ne le savait pas. Mage certes il était mais mage du sang et il devait donc avouer que voir couler son sang n'était nullement un problème. Mais il était toujours caché sous sa peau en cet instant. Il devait reconnaitre qu'elle maitrisait son arme. Contre sa peau entrainant une blessure s'il bougeait mais tant qu'il ne bougeait pas la pression était-elle que la lame n'entrainait aucun dommage. Cependant, il avait utilisé beaucoup d'énergie pour obtenir cet artefact et il ne pouvait pas se permettre de faire durer trop longtemps les choses, non pas qu'il n'en avait pas envie, mais plus parce qu'être blessé maintenant, du moins de manière importante, ne serait pas à son avantage. Par contre il avait bien envie de s'amuser quand même un peu... Et puis après tout elle avait titillé sa curiosité.

Rien de personnel signifait déjà qu'elle n'était pas là pour lui et qu'elle ne savait pas qui il était. Elle venait donc clairement pour l'artefact qu'elle aurait du récupérer. Concrètement, il n'était pas sûr qu'elle y serait arrivé. C'était un artefact bien protégé. Mais par contre, elle connaissait quelqu'un qui avait eu vent de son existence, hors de ce n'était pas quelque chose dont on parlait ouvertement. Allez savoir qui l'envoyait... Ce serait intéressant de le savoir. Et pour cela il fallait que les rôles s'intervertissent. Surtout qu'elle essayait en ce moment de s'emparer de l'artefact doucement. Son sourire s'étira et si cela avait pu être vu, ça aurait fait froid dans le dos. Il n'ya vait aucune raison qu'il la laisse le lui prendre et surtout il n'y avait aucune raison qu'il continue à rester dans cette position.

"Tu aurais du me tuer jeune fille."

Sa voix était étonnamment grave pour quelqu'un qu'on considérait comme encore jeune. Mais elle était cependant assez claire et distincte pour qu'on comprenne que la jeune demoiselle avait peu de chance de récupérer en cet instant l'artefact. Il ne fit au final pas beaucoup de mouvement. Il bougea simplement sa tête pour que la dague entaille son cou, pas profondément évidemment, et il murmura quelques propos avant que le sang versé ne crée une barrière répulsive autour de lui envoyant la demoiselle plus loin dans une impulsion qu'elle n'aurait su parer à l'instant précis. Le but n'avait pas tellement été de la blesser, d'ailleurs elle n'avait sûrement aucune séquelle réelle de cet impact. Il avait simplement eu pour but de l'éjecter plus loin pour qu'elle ne se retrouve pas aussi près de lui. Il avait bien compris qu'elle maîtrisait des armes en combat rapproché donc autant l'éloigner tout simplement. Il laissa les minces filets de sang s'écouler dans son cou n'y prêtant aucune attention. Cela guérirait tout seul bien gentiment, même si ça ne se ferait pas rapidement vu sa dépense déjà énorme d'énergie. Il sortit son bâton de sous sa cape, qu'il leva un instant avant de frapper le sol avec murmurant des propos et entrainant la création d'un glyphe au sol sous la demoiselle entrainant une paralysie de celle-ci. Elle ne pouvait désormais plus bouger. Il resta un moment à sa place à la regarder maîtrisée avant de s'approcher et de relever lentement la tête dévoilant son visage et surtout son sourire qui semblait simple et innocent et qui pourtant était très peu réconfortant. Il l'observa. C'était bien une femme et elle s'était parée à l'éventualité de combattre en venant ici. En même temps cet endroit était connu pour être hostile donc il aurait fallu être stupide pour venir en touriste. Mais peu importait. il s'en foutait quelque peu de ça. Il l'observa longuement en souriant avant glisser la lame qui se trouvait au bout de son bâton, larme arrondie donnant à son bâton un air de faucheuse, près du cou de la demoiselle comme elle l'avait fait plutôt avec lui et lentement, très lentement, il entailla sa peau féminine laissant percevoir ce liquide carmin. Il ne l'avait entaillée que superficiellement mais la peau était sensible et il était facile de briser sa première couche pour obtenir du sang.

"Crois tu que ton sang ait la même capacité que le mien ? " Il observa sa propre lame et sourit. "On dirait que non...regardons maintenant ta dague ... Oh tiens ? On dirait que celle-ci a été quelque peu abîmée..."

En effet, à l'endroit précis où son sang était entré en contact avec la lame, on voyait que celle-ci avait été attaquée comme si on l'avait mise en contact avec un agent mordant. Heureusement pour la dague, elle n'avait au final touché que peu de sang et elle serait récupérable mais cela pouvait poser questionnement. Car qui pouvait imaginer qu'il avait du sang corrompu par un démon. Quoi que sa pupille carmine pourrait le faire suggérer au vu de son originalité voire de son côté unique. Il planta de nouveau son regard dans celui de la demoiselle.

"Alors dis moi... Qui t'envoie ? "

Au fond, cela avait-il grande importance ? Non. Mais jouer impliquait une petite raison et il n'allait pas la tuer comme ça directement sans même lui avoir parlé un peu. Maintenant c'était encore mieux si elle n'était pas docile. Il pourrait jouer plus méchamment avec elle. L'avenir lui dirait ce qu'il allait pouvoir concocter comme plan avec elle. Après tout si elle était envoyée par quelqu'un d'autre, il n'avait pas tellement de raison de la tuer... Cette réflexion était totalement stupide quand on connaissait l'énergumène qui n'avait besoin d'aucune raison tant pour laisser en vie que pour tuer. Cela pouvait être totalement aléatoire. Sur un groupe de gens il pouvait les tuer tous, une partie, ou aucun. Cela dépendait des circonstances, de son envie, de ce que ça lui apporterait... Alors ici, même si de prime abord il allait la tuer, allez savoir ce que le reste de l'amusement allait lui réserver.

Tout s’était passé très vite. Trop vite peut être. Alors qu’elle était sur le point de s’emparer de l’artefact tant désiré, la voix du jeune homme retentit, bien plus grave qu’elle ne l’aurait crut. Comprenant que le danger allait suivre, elle accéléra son geste, tentant de s’emparer de l’objet dans un geste vif. Elle n’en eut pas le temps, et fut probablement surprise par le fait que l’inconnu s’entailla lui-même le coup avant de baragouiner quelques mots. Oh mon dieu, ne me dîtes pas que… Elle n’eut pas le temps de réagir et fut projeter au loin. Manquant de tomber, elle retrouva bien vite son équilibre et s’élança à nouveau, cette fois elle avait pour objectif de tuer ce mage, sans hésiter. Mais encore une fois il fut plus rapide. Un glyphe se dessina au sol et elle se retrouva paralysée. Tout simplement. Elle eut envie d’hurler. La paralysie, l’empêcher de faire le moindre mouvement c’était… terrible. Pour elle il s’agissait probablement de la pire des punitions. La paralysie, ou une cage… il avait opté pour la magie. Retenant le sifflement rageur qui menaçait de lui échapper, elle se força à se calmer, en inspirant lentement. Son visage retrouva alors des allures neutres, elle n’allait pas donner à cet imbécile le bonheur de la voir énerver quand même ! Bon, puisqu’elle n’avait rien d’autre à faire, autant en profiter pour analyser la situation. Ce fut pour cela qu’elle darda ses prunelles d’émeraudes dans celles, plus singulières, de son agresseur. Malgré sa capuche elle pouvait désormais déceler quelques mèches brunes, un visage pâle qui renforçait un sourire doux et innocent. Un sourire plein de promesses, ce qui n’eut pas le don de la rassurer. Mais le plus troublant, fut ses yeux. L’un était marron, couleur commune et basique, tandis que l’autre était rouge. Rouge sang. Anormal. Bon dieu… quelles atrocités cet homme avait-il donc commises ? Quelles… Mais merde, qu’avait-il fait pour obtenir cet œil rouge ? Cela ne pouvait pas être normal.

Détournant le regard, non pas par crainte mais pour s’intéresser à autre chose, elle remarqua qu’il n’était armé que d’un bâton. Jusque là, tout était normal, il était mage. Mais pas n’importe quel mage, un mage du sang. Probablement les pires, du moins à ses yeux. La jeune femme dut retenir un nouveau sifflement agacé, elle était dans de beaux draps tiens ! Désormais à sa merci, il pouvait la tuer sans trop de difficulté. Mais bon, il allait plutôt s’amuser avec elle, affirmer sa supériorité et tout le tralalala. Typique d’un vilain méchant. Et elle détestait ces prétentieux. Ce ne fut qu’une fois que l’inconnu l’eut suffisamment observé, qu’il daigna s’avancer jusqu’à elle. Intriguée, elle observa la lame qui constituait le bâton, lui donnant l’air d’une faucheuse. Pratique dis donc, si ils n’étaient pas ennemis elle lui aurait probablement demandé où il avait obtenu pareil objet. Mais là n’était pas sa préoccupation principale. Bien vite la lame en question se retrouva contre son cou, et la sensation d’être totalement une proie lui donna envie de vomir. Dans un geste lent, presque délicat, il entailla la peau de la jeune femme, laissant quelques gouttes de sang s’écouler. Ce fut qu’à ce moment précis que le jeune homme reprit la parole, de cette même voix bien trop grave pour lui. Lorsqu’il parla de sa dague, elle ne daigna même pas regarder. Elle le croyait, mais il était hors de question qu’elle baisse les yeux pour montrer qu’elle était totalement perdue et ne comprenait que peu de chose à sa magie du sang. Surtout que son sang semblait particulier en effet. Ce fut pour cela qu’elle se contenta de lui renvoyer un regard assassin, à défaut de pouvoir le tuer. La suite, fut autrement plus intéressante.

Qui avait envoyé la belle jusqu’ici ? Bonne question. En toute honnêteté elle n’en savait rien. Son employeur n’avait pas daigné lui offrir son identité et la demoiselle ne s’était pas offusquée pour autant. Au contraire, elle comprenait. De toute manière, il n’était pas compliqué pour elle de retrouver ce marchand, même si ce dernier décidait de s’enfuir. En tant qu’assassin, elle se devait de traquer les gens. Et elle se débrouillait plutôt bien dans ce domaine. Bref, revenons donc à notre charmant mage du sang. Un sourire narquois, le premier mais probablement pas le dernier, fit son apparition sur le visage de la jeune femme. Et ce fut dans un murmure glacial qu’elle répliqua

« Peux pas parler, je suis paralysée. »

Oui, oui. Les mauvaises langues diront qu’elle était stupide d’avoir formulée une phrase pareille. La paralysie ne l’empêchait nullement de parler. Mais, ainsi, elle avait formulé sa pensée de manière on ne peut plus clair. Elle ne le lui dirait pas. Elle aurait pu lui dire qu’elle n’en savait rien, mais sa fierté ayant prit le dessus, elle avait décidé que ce petit con pouvait aller se faire voir chez les engeances. Ce ne fut qu’à ce moment précis qu’elle daigna jeter un coup d’œil à sa dague. En effet la lame était bel et bien abimée, bien que réparable. Bordel, ça lui apportait quoi d’abimer ses armes ? Surtout qu’une dague de cette qualité, ça courrait pas les rues. Elle lui ferait payer cher cet affront. Entre la paralysie, la lame abimée et ce petit sourire faussement innocent. Elle allait le tuer. Sans trop y croire, la jeune femme tenta de bouger, et en fut bien sûr incapable. Ses prunelles étincelaient de colère désormais, une haine pure. Elle ne supportait pas ce sortilège, ne supportait pas cette immobilité, cette entrave à sa liberté. Bon dieu ce qu’elle ne donnerait pas pour lui planter un couteau en plein cœur. Mais puisqu’elle en était incapable, autant essayer de se renseigner sur lui, quitte à ce qu’il l’envoie boulet. Ce qui était fort probable. Drathir planta de nouveau ses prunelles dans celles de son interlocuteur, et commença à poser ses questions. Elle n’obtiendrait peut être aucune réponse, mais on ne sait jamais. Ah et évidemment, chacun de ces mots suintait d’une ironie qui lui était propre, toujours avec ce sourire narquois sur les lèvres.

« Mais j’aime pas parler de moi, si on s’occupait plutôt de toi ? Je sais pas, ton beau regard de braise là, surtout l’œil rouge, tu le tiens de ta mère ou de ton père ? Ou bien qu’est ce qui t’as poussé à faire autant de conneries dans ta vie, la première étant de devenir mage du sang. Promis une fois que tu auras répondu à mes questions, annuler ton sort de paralysie, que tu m’auras donné cet artefact et enfin quand je t’aurais planté un couteau en plein cœur, je partirais sans faire d’histoires. »

Elle accentua ses derniers mots d’un sourire faussement innocent, comme s’il s’agissait là d’une proposition honnête. Comme si tout le monde y trouvait son compte. Tiens d’ailleurs, si elle le tuait, ça lui servait à quoi de savoir d’où venait cet œil sanglant ? Hum. Bah tant pis, ce qui est dit est dit. Maintenant elle guettait sa réaction, tout en espérant pour qu’il s’énerve devant tant d’arrogance. Ce serait con qu’elle soit la seule à trouver cette situation ridicule et détestable.

Iriel sourit et ne perdit surtout pas son sourire. Non pas que celui-ci était là pour faire joli, il était simplement là parce que la demoiselle l'amusait beaucoup. Il avait de la chance, il était tombé sur une femme courageuse et insolente. Que de raisons pour lui pour être tout sauf gentil. Le seul problème était que ce genre de personnalité lui donnait très envie de jouer mais il ne fallait pas qu'il oublie qu'il avait déjà utilisé pas mal ses forces et qu'il ne pouvait pas se permettre de trop trainer. surtout que s'il se trouvait à sec, il pouvait dire aurevoir à sa porte de sortie qu'était l'Immatériel. Mais une chose à la fois. Là il avait encore assez d'énergie et il comptait bien l'utiliser à bon escient, c'est-à-dire pour le moment en la maintenant immobile car il ne fallait pas croire que le sort était éternel. Il allait sûrement devoir le renouveler d'ici peu sinon il disparaîtrait. Mais s'il y avait bien quelque chose qu'il maîtrisait c'était sa magie. Il savait à quel moment il était faible, à quel moment il devait renouveler chaque sort pour qu'il perdure, il voyait quand il avait atteint ses limites avant même de les tester. Se connaître était la meilleure façon possible de dominer l'autre. Savoir s'adapter mais ne pas être trop impulsif. Observer et analyser, comprendre les choses pour mieux les utiliser. Il n'était pas partisan de l'apprentissage excessif, il était plutôt partisan de l'apprentissage sur le long terme. Cela voulait donc dire que maintenant qu'il avait acquis un nouvel artefact, il allait s'isoler quelques temps pour le maîtriser autant que cela était possible de faire. Après tout, on ne pouvait jamais être sûr de maîtriser totalement un artefact démoniaque. C'était bien le problème d'ailleurs et c'était pour ça qu'il ne pouvait pas tomber dans les mains de n'importe qui car l'artefact avait une volonté propre qui pouvait s'insinuer en son possesseur et l'envoûter en créant des hallucinations auditives par exemple qui entraînait le possesseur vers un mal certain et des actes peu adéquats. Face à ça il avait lui un avantage, il était déjà pourri tant corporellement que dans son âme. Vouloir pratiquer la magie du sang et dompter l'Immatériel n'étaient pas des objectifs très sains. Il en était conscient mais pour lui c'était incroyable que personne n'y ait pensé avant. Les gens avaient peur de la magie de sang ce qui était stupide. Certes elle était dangereuse mais n'était-il pas dangereux de passer l'examen à la Tour du Cercle pour devenir un mage accompli ? Si. Certains ne revenaient pas. Oui mais alors soi disant ils étaient surveillés ou alors il y avait les templiers. Foutaises. Ils étaient juste enfermés dans le seul et unique but de les contrôler. Il ne comprenait pas que les mages acceptent cette condition... Cette crainte qu'on avait envers eux. C'était profondément incohérent. Et il ne parlait même pas des Apaisés.... Mais au fond, il s'en foutait aussi royalement. S'ils étaient assez dominés pour rester comme ça, autant qu'ils restent bien sagement là, ça lui donnerait plus de possibilités à lui dans le monde sans leur présence.

Mais revenons à la demoiselle qu'il avait devant lui. Il fut très amusé de sa première réponse, bien que les autres l'amusèrent davantage. Il savait très bien que la paralysie ne s'occupait que du corps et que la langue et la bouche n'étaient nullement atteintes. De toute façon comme il l'avait dit, il s'en foutait de qui l'avait envoyé. Limite c'était plus pour faire la conversation le temps de jouer. Il la laissant planter son regard dans le sien. C'est bien elle arrivait à le soutenir. C'était pas toujours le cas au vu de ses yeux bicolores. Certains avaient du mal à regarder son regard de moitié carmin. Ou alors il pouvait lire la peur dans leur yeux quand ils le regardaient. Ce n'était pas tellement pour lui déplaire mais généralement, plus ils avaient peurs plus ils avaient des chances de mourir. Ne chercher pas de logique. Parfois c'était pour répondre à leurs craintes, parfois c'était parce qu'après leur avoir fait si peur il leur laissait une porte de sortie en les laissant partir mais après quelques pas il les tuait... Ce n'est pas nouveau, c'est aléatoire. Du Iriel tout craché. Mais donc ici la demoiselle ne voulait pas lui dire qui l'envoyait et en plus voulait qu'il parle de lui. Et le summum, elle voulait le tuer. Il s'approcha lentement d'elle la regardant toujours et souriant toujours et il s'approcha de son visage amenant le sien juste à côté et murmura quelques paroles doucement à son oreille.

"Qui te dit que j'ai un coeur ?"

Il se recula un peu et la regarda avant de venir prendre son bâton de ses deux mains et d'un coup vif et fort, il frappa le ventre de la demoiselle avec la fleur de Lys sculptée qui ornait le deuxième côté de son bâton avant d'annuler le sort de paralysie pour profiter simplement des gestes que la demoiselle ferait face à cette douleur intense qui devait la traverser. Il ne lui laissa qu'une à deux secondes de répit avant de lever un peu son bâton puis de frapper d'un coup bref le sol de la fleur de Lys pour redessiner le glyphe au pied de la jeune femme qui fut de nouveau paralysée. Il ne l'avait pas frappée parce qu'il était en colère ou parce qu'elle avait été insolente. Il l'avait juste frappée parce qu'il avait eu envie de la frapper. Qu'elle lui ait parlé de la sorte l'amenait à être peu commode. Et encore, là comme il économisait son énergie, il n'utilisait pas de magie. Mais cela ne l'empêchait pas d'être violent. Il se recula un peu plus pour l'observer tout en mettant en arrière sa capuche qui ne lui servait à rien pour le moment, dévoilant entièrement sa tête. Et ce sourire...oui ce sourire qu'il ne perdait nullement. Il n'avait aucune raison de le perdre pour le moment.

"C'est intéressant cet optimisme que tu as. Vouloir me tuer.. C'est très amusant car sincèrement je pense que tu as peu de chance d'y arriver. Concernant la paralysie, je n'ai malheureusement rien d'autres sous la main pour t'immobiliser, à part la mort bien sûr. Sauf si tu préfères que je t'assoie et immobilise tes deux jambes avec tes si belles dagues en les enfonçant dans tes cuisses fermes. Après tout ça peut être une idée aussi...."

Il fit semblant de réfléchir un peu à l'idée comme s'il allait l'appliquer. Concrètement il aurait pu, mais là à l'instant il n'avait pas envie. Peut-être plus tard... Ou pas. Il verrait en fonction de ses envies à ce moment là. Il la regarda de nouveau en souriant. Qu'allait-il bien faire d'elle maintenant ? Bonne question. Il avait bien envie de voir son sang couler mais sans pour autant lui faire trop de mal d'un coup. Cela ne servait à rien de l'amputer d'un bras ou même d'autres choses d'ailleurs. Il sourit.

"Mais tu vois..."à cause" de mes "conneries" comme tu dis, je ne suis pas quelqu'un qui aime forcément utiliser les armes des autres, je préfère mon bâton. Et celui-ci ne me permet pas de t'enfoncer quoi que ce soit... Enfin pour le moment." Il s'approcha et pris les deux dagues de la demoiselle. "Je dois reconnaitre qu'elles valent le détour et qu'en plus elles sont bien tranchantes." Il lança chaque dague vers le sol où elles s'enfoncèrent avec précision. "Tu n'en as pas besoin dans l'immédiat je pense..." Il sourit doucement avant de regarder la blessure qu'il avait faite dans le cou fin. "C'est vrai que toi il te faudra longtemps pour en guérir ... Enfin si je te tue cela n'est pas bien grave. Quel est ton nom ? "

Après voir formuler ces quelques phrases, la jeune femme s’était tut, vrillant son regard dans celui de son interlocuteur, tout en guettant une réaction. Au fond elle espérait qu’il s’énerve, perde son calme. N’importe quoi qui pouvait faire disparaître ce maudit sourire. Tellement faux. Tellement innocent. Il lui donnait envie de vomir… En revanche elle devait admettre que son regard avait quelque chose de captivant. Non, pas effrayant, mais bien captivant. Probablement pour l’histoire que cachait cette prunelle rouge, elle était curieuse, même si elle imaginait déjà le pire. Vu l’énergumène, l’histoire promettait d’être sombre, et des forces qui la dépassait devaient être à l’œuvre. Drathir fut tirée de ses pensées à cause du jeune homme. La jeune femme eut le reflexe de se redresser, enfin c’est ce qu’elle aurait voulu faire si il n’y avait pas cette maudit paralysie, afin de faire face à cet homme qui s’avançait désormais vers elle. Toujours avec cette même lenteur agaçante, comme si il voulait savourer le moment, comme si il voulait l’effrayer. Le visage du mage se retrouva bien vite contre le sien, alors qu’il lui murmurait déjà quelques mots à l’oreille. Et les mots qu’il prononça la firent rire. Un rire méprisant, témoin de son dédain et du peu de sérieux qu’elle accordait à ses paroles.

« Bah voyons, ils disent tous ça mais tu sais tu… »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Il la frappa au creux du ventre à l’aide du lys sculpté de son bâton. Le coup fut formidablement bien placé, lui coupant le souffle. Il en profita pour la relâcher, afin de l’admirer dans sa souffrance. Seulement, dommage pour lui, son éducation auprès des corbeaux lui avait permit d’encaisser pire, bien pire. Un coup de bâton n’était rien en comparaison d’une cinquantaine de coup de fouets. Alors plutôt que de se recroqueviller sur elle même, masser son ventre douloureux, ou une autre connerie du genre. Le poing de la belle fusa en avant, dans le but de s’écraser contre l’abdomen de son agresseur. Ce même poing fut finalement stoppé dans sa course, à un ou deux centimètres à peine de sa cible. Il l’avait de nouveau paralysé. Retenant un grognement rageur, elle leva vers lui ses prunelles d’émeraudes, lui jetant un regard assassin. Bon dieu, qu’il la libère afin qu’elle lui montre de quel bois elle se chauffe. Qu’il la libère, afin qu’elle puisse lui faire bouffer son maudit sourire, afin qu’elle puisse lui donner la correction qu’il méritait. Afin de pouvoir le tuer…
Il avait ôté sa capuche, donnant à la belle l’occasion de graver ce joli minois dans sa mémoire. Elle ne l’oublierait pas, certes son regard aurait suffit pour qu’elle le retrouve, mais elle préférait le voir en entier. Elle aurait pu le trouver beau, seulement il la tenait de nouveau immobile, venait de la frapper, et ferait probablement bien pire. De ce fait, il la dégoûtait plus qu’autre chose. Et le voila qui reprenait la parole en plus… Malgré la menace qui planait désormais au dessus de sa tête, la voleuse décida de poursuivre son jeu, et donc de faire preuve d’insolence, à nouveau. Un sourire ironique ornant de nouveau ses lèvres, elle répliqua, tentant en même temps d’apaiser sa respiration. C’est qu’il avait frappé fort ce con…

« T’as pas répondu à la question concernant ton regard je te signale… Quant à ta mort, n’en sois pas si sûr. Ce sont toujours les plus confiants qui crèvent les premiers. »

Elle avait conscience de ses capacités, de ce fait, c’est elle qui vivrait le plus longtemps.
La bonne blague, on lui répétait cette phrase depuis des années, et elle s’en était fait un crédo. Malheureusement, ça ne suffisait pas. Ou en tout cas, ça ne suffisait plus aujourd’hui. Il la dominait, totalement, et à moins qu’il ne commence à fatiguer, à moins que ce sort de paralysie prenne fin, elle ne s’en sortirait pas. En cet instant, récupérer l’artefact et l’argent qu’elle tirerait de cette trouvaille, était bien le cadet de ses soucis. Elle était prête à se tirer, sans demander sans reste, tant que cela lui permettait de conserver l’usage de ses membres. Evidemment, cela ne changeait rien au fait qu’elle chercherait à se venger… mais ça, c’était une histoire personnelle, et elle prendrait le temps qu’il faudra pour y parvenir. Mais ce mage paiera, un jour oui, il paiera très cher ce qu’il lui faisait subir aujourd’hui. D’ailleurs le voila qui s’avançait de nouveau, pour s’emparer des armes de la belle. Cette dernière tenta de bouger, le sort l’en empêcha, et dut retenir un énième grondement. Qu’est ce que ce connard faisait avec ses dagues hein ?! Les armes de l’assassine était ce qui lui était de plus précieux, comme si il s’agissait d’une partie intégrante de son corps. Alors savoir que ce mage osait les souiller, osait les prendre pour les planter dans le sol elle… Bon sang, elle allait le tuer ! Il n’avait pas le droit de toucher à ces armes qui, comme il l’avait remarqué, était de bonne facture. Elle en ignora presque toutes les menaces qu’il lui susurrait, et ne s’intéressa qu’à la dernière question. Elle n’était pas idiote et ne comptait pas lui offrir ainsi son identité, mais elle savait qu’un refus lui vaudrait une bonne paire de baffes, ce qu’elle ne souhaitait pas non plus. Cependant son entraînement au sein des corbeaux lui avait permit de voir beaucoup de choses, et elle avait toujours admirée le talent qu’Aaron avait pour connaître les menteurs des autres. De ce fait elle avait appris quelques trucs… ce fut donc dans un sifflement à peine perceptible, qu’elle murmura :

« Isïl… »

La colère et le dégoût qui teintait sa voix, rendait le mensonge on ne peut plus acceptable. De plus elle avait calculé avec soin le temps nécessaire avant de répondre. Une réponse trop rapide l’aurait fait paraître trop docile pour être crédible, alors qu’une réponse trop lente aurait donné l’impression qu’elle réfléchissait. Bref, elle estimait avoir bien calculé son coup, et n’en laissait rien paraître. Isïl, le nom de cet elfe qui avait pris soin d’elle… Et un nom d’emprunt lors des occasions comme celle-ci. Drathir ne mentait jamais concernant son identité lorsque c’était une personne à priori amicale qui le lui demandait. Mais dans ce cas précis, le mage était tout sauf une personne amicale. Plantant de nouveau son regard dans celui de son interlocuteur, la jeune femme finit par reprendre la parole, sur un ton faussement dégagé, quoi que désormais dépourvu de la moindre trace d’insolence. Elle tenait à sa vie tout de même… et savoir ce que cet enfoiré comptait en faire, l’intéressait grandement.

« Bon, tu comptes faire quoi maintenant ? »

Oui, rassure-la. Ou au moins, fixe-la sur son sort.

Iriel trouvait vraiment cette demoiselle amusante. Il lui avait laissé que quelques secondes de répit et pourtant elle avait presque failli réussir à le frapper. Elle était entrainée et surtout bien entrainée. C'était intéressant de se retrouver face à une personne qui n'était pas stupide - sauf si on considérait qu'être insolente dans l'immédiat l'était- , qui était hargneuse, peu trouillarde et qui semblait bien savoir ce qu'elle voulait. En gros, il ne devait vraiment pas s'éterniser et il fallait qu'il parte car il n'avait au final pas assez d'énergie pour parer une de ses attaques. Il pouvait la tuer en lui tranchant la gorge ou des choses dans le genre, mais il n'en avait pas tellement envie. Peut-être que cela le perdrait mais il avait bien envie d'être pourchassé de nouveau. Il sentait que cette jeune femme pourrait être bien plus amusante une fois relâchée qu'emprisonnée de la sorte. C'est sûr que là elle allait mourir car même si le sort paralysant ne tenait pas longtemps et qu'il devait le renouveler constamment, il suffit d'un coup bien placé pour qu'elle meure. Mais il préférait que cela dure car elle semblait clairement rancunière ce qui voulait dire qu'elle allait forcément vouloir l'artefact de un et surtout se venger de deux de l'avoir mis dans une telle position. Enfin il l'espérait... Au pire, elle serait relâchée et il ne la reverrait jamais, mais c'était elle qui y perdait parce que l'artefact lui appartiendrait et il comptait bien s'éloigner un petit temps pour apprendre à le maîtriser. En attendant, il fallait qu'il fasse vite parce qu'il venait de renouveler une nouvelle fois le sort paralysant et il allait vraiment avoir les batteries à zéro. Et elle était trop dangereuse pour qu'il se permette de la combattre dans cet état. Il ne pouvait même pas invoquer un démon car s'il ouvrait le Voile, c'était toute son énergie qui y passait. D'ailleurs il allait devoir le faire mais dans le seul et unique but de s'éclipser. Bien qu'elle jouait les insolentes elle avait des ressources et il le sentait. Ce n'était pas pour ça qu'il perdait son assurance pour autant, c'était plus amusant qu'inquiétant. Il aimait le risque, ça pimentait toujours les choses.

voilà que la demoiselle revenait sur son oeil... Cela avait-il tellement d'importance ? non... Elle cherchait sûrement à faire la conversation comme lui le faisait. Enfin il supposait... A moins que son oeil soit si hypnotique qu'on ne puisse pas s'empêcher de savoir à quoi il était du. Mais peu importe car elle ne le saurait jamais. S'il y a bien une chose dont il ne parlait pas, c'était celle là. Il sourit davantage quand il entendit que c'était toujours les plus confiants qui partaient les premiers. Peut-être avait-elle raison. il n'en savait rien et surtout il s'en foutait éperdument. S'il mourrait ce serait tant pis pour lui mais il savait qu'il ne serait pas le seul à en pâtir. Son destin était désormais lié à celui d'un démon qui était tout autant avide que lui au pouvoir, donc il ne laisserait pas sa source d'énergie disparaître aussi facilement. Mais peu importe c'était une autre histoire et elle n'avait pas tellement à intervenir maintenant. Il écouta son prénom. Réel ou inventé ? Il ne savait pas et ça lui était égal. Elle n'avait pas l'air d'avoir réfléchi pour lui donner mais le mensonge était tout un art qu'il maîtrisait aisément. Lui aussi pouvait donner un prénom rapidement qui n'était pas le sien comme s'il coulait de source. Il était un grand manipulateur et cela ne lui posait donc aucun problème qu'on lui mente. Parfois si bien sûr mais alors il utilisait des techniques de persuasion qui entrainait une véracité des propos à toute épreuve. Mais en cet instant il s'en fichait. Peu importe d'où elle venait, qui elle était, elle n'aurait pas l'artefact et elle mourrait un jour même si ce n'était pas dans l'immédiat. Mais il devait d'abord l'éloigner pour pouvoir partir.

Alors qu'il choisissait la meilleure manière de s'en débarrasser avant que le glyphe ne suffise plus à la retenir, elle posa une question qui l'amusa beaucoup. Au lieu d'espérer pouvoir vivre elle voulait savoir ce qu'il allait faire de lui. C'était vraiment insolent mais surtout c'était particulièrement amusant. Oser affronter son destin. Cela lui valait largement le coup de continuer à vivre. Il avait bien laissé un templier en vie alors qu'il cherchait à le tuer, il pouvait bien laisser une jeune demoiselle qui ne voulait qu'un artefact. Enfin elle voulait maintenant le tuer aussi mais ça ce n'était qu'un détail. Il s'approcha et regarda un moment la jeune femme avant de lui prodiguer un coup puissant au niveau du visage au moment où la paralysie prit fin puis dans les genoux pour la faire tomber dessus devant lui avant de mettre sa lame de son bâton sur sa gorge pour la menacer et l'empêcher de bouger cette fois mais sans magie.

"Je vais tout simplement te tuer."

Il la regarda longuement en souriant. Il savait qu'il ne devait pas l'approcher parce que c'était dangereux. Il avait envie pourtant... il aimait bien approcher ses proies mais elle était pleine de ressources et il ne savait pas ce qu'elle cachait encore dans sa manche. Elle n'était pas une simple fillette, elle était forte, agile, et endurante. Concrètement, elle pouvait être un regret... Il devrait peut-être la tuer alors qu'elle était à sa merci. Mais si elle l'était alors qu'il n'avait presque plus de force, il pouvait sûrement facilement la maîtriser en pleine possession de ses moyens. Mais pour le savoir il fallait qu'il la laisse en vie pour le moment. Elle avait peut-être encore des surprises à lui offrir. Il n'était pas masochiste, il aimait juste les imperfections du destin et les perles d'amusement que celui-ci pouvait lui offrir. Si tout était monocorde, il n'y aurait aucun rebondissement, or il voulait qu'il y en ait tant que ça ne l'empêche pas d'atteindre ses buts.

"Mais pas maintenant..."

Cette phrase clôtura ses pensées mais aussi le moment qu'ils passaient ensemble car il s'approcha pour entailler sa main avant de réaliser le même sort qui repoussa la jeune demoiselle d'une vague de force la projetant contre un arbre. Le choc n'était nullement doux et il avait pour but de rendre inactive la demoiselle quelques secondes le temps qu'il récupère assez de ce petit laps de temps pour utiliser un nouveau sort pour ouvrir le Voile qui lui permettrait de se rendre dans l'Immatériel. Il se sentait quasiment vidé de ses forces et il était temps qu'il aille se reposer, surtout que l'artefact accroché à sa ceinture dans son dos était très néfaste et commençait à pomper énormément de sa puissance aussi et avoir ouvert le Voile mit fin définitivement à ses pouvoirs pour le moment. Il ne la lâchait pas des yeux car cela demandait un peu de temps et il n'était pas sûr que vu la résistance de la jeune femme elle reste gentiment étalée par terre en attendant gentiment de complètement retrouver ses capacités. Donc dès que le Voile fut clairement ouvert, il rabattit sa capuche sur sa tête et il se recula pour s'approcher de l'ouverture vers cet autre monde.

"C'est ici que nos chemins se séparent mais j'espère te revoir rapidement "Isil"..."

Il sourit avant de disparaître à travers le Voile et de ne laisser derrière lui que le vide total.

Ps: Désolé pour le retard ! J'espère que le post te va... Je sais qu'il clôture notre topic mais ça me paraissait plus logique vu l'état de mon perso... J'espère que ça te va sinon n'hésite pas à me le dire. Et bien sûr je veux bien refaire un autre topic avec toi ; )

Et elle attendait. Après tout elle ne pouvait faire que ça, attendre, attendre une réponse. Alors que son sort se décidait maintenant, et qu’elle ne pourrait strictement rien faire s’il décidait de la tuer, elle ne s’en souciait pas. Certains estimaient que Drathir était folle, ou suicidaire, et qu’elle jouait un peu trop souvent avec sa vie, ce qui faisait d’elle quelqu’un d’insouciant. Ces ragots la faisaient bien rire. Certes elle aimait les défis, elle aimait prendre des risques, mais surtout quand elle avait la certitude d’en ressortir victorieuse. Elle tenait à sa vie, oh que oui. Mais elle était rationnelle, si ce mage décidait de la tuer, elle ne pourrait rien y faire. Il s’agissait d’une évidence. Loin d’en être effrayée, ce fut plutôt la colère qui prit le dessus. Une haine brûlante, car elle n’avait aucun contrôle sur la situation, car elle était entièrement à la merci d’un autre. Immobile. Quoi qu’il en soit, durant sa brève réflexion, la jeune femme n’avait pas lâché son adversaire des yeux, presque impatiente de connaître la réponse. Après tout, tout était préférable à l’attente. Le mage finit par s’avancer vers elle, elle s’attendait à ce qu’il lui tranche la gorge vite fait bien fait, mais il en décida autrement. D’abord il la frappa au visage violemment, suivit d’un coup dans les genoux, la faisant chuter. Malgré la douleur, il savait user de ses poings le saligaud, la jeune femme s’apprêtait à se relever et à défendre sa vie. Elle aurait peut être pu y parvenir, mais être paralysée tout ce temps l’avait déboussolée, elle en avait oublié où se trouvait sa main, elle en avait perdu conscience de son corps. Si bien qu’elle n’eut pas le temps d’esquisser un geste, ce qui la fit frémir de colère et bien vite la lame qui ornait le bâton du mage se retrouva de nouveau contre sa gorge. Instinctivement Drathir porta ses mains à hauteur de ses dagues, qui n’étaient plus là… Elle se souvient alors qu’il les avait plantés dans le sol, à plusieurs centimètres d’elle. Impossible de les récupérer. L’assassine tenta de s’emparer d’un de ses couteaux de lancer mais la pression de la lame contre sa gorge se fit plus importante, la dissuadant d’en faire plus. Elle resta donc immobile.

Quelle ironie. Elle qui tranchait les gorges se voyait désormais menacée par une lame contre son cou. Elle prit conscience que tuer ainsi revenait à se moquer de la vie et plus particulièrement celle des autres, cela revenait à les mépriser. Tellement que ses ennemis ne méritaient pas de combats à la loyal. Ils méritaient juste la mort, rapide, mais déshonorante. Et ce constat la fit sourire, légèrement, un sourire imperceptible surtout à cause de l’ombre. C’est qu’il faisait noir dans ces cavernes. Et le mage confirma ses pensées, lui affirmant qu’il allait la tuer. Tout simplement. Fermant les yeux, la jeune femme inspira lentement, comme pour savourer cette dernière bouffée d’air frais. Elle n’en restait pas moins calme. Mais les nouveaux mots que le mage du sang prononça la ramenèrent à la réalité. Ouvrant brusquement les yeux elle observa le jeune homme s’entaillé la main avant de la propulser au loin comme il l’avait déjà fait. Sauf que cette fois le sort était plus puissant, le choc contre les parois de la caverne plus douloureux. Elle comprit. Elle comprit qu’il allait fuir, et cela se confirma lorsqu’elle vit le mage murmurait une sorte de formule. Il n’allait pas s’en sortir comme ça. Bien que son dos la fasse actuellement souffrir, cela ne l’empêcha pas de se redresser. Elle s’empara aussitôt d’un des couteaux de lancer qu’elle dissimulait sous sa cape. L’arme fusa en avant, en direction du mage. Et alors que ce petit couteau, aiguisé tout de même, aurait dû prendre la vie du mage, ce dernier avait disparut. La lame buta contre la pierre de la caverne avant de tomber au sol. Ce bruit, presque infime, ressembla à un fracas assourdissant aux oreilles de la jeune femme.

Il s’était enfuit. Une seconde à peine et elle aurait pu le tuer. Une seconde… Comme ce monstre l’avait si bien dit, leurs chemins venaient de se séparer. Mais l’assassine se fit la promesse que ce n’était que partie remise. Elle l’aurait, elle avait bien l’intention de se venger, de lui faire payer cet affront. Tendue au possible, elle eut envie d’hurler mais ayant conscience que cela ne servirait à rien, elle préféra ravaler sa colère et récupérer ses armes. Rangeant le couteau de lancer, elle gronda cependant de colère en découvrant ses dagues désormais abimées, comme rongées… Il faudrait réparer ça, cependant elle n’en avait pas spécialement le temps et ne connaissait aucun forgeron. De plus elle n’était pas sûre de pouvoir réparer ça, il lui faudrait peut être racheter de nouvelles dagues, or elle n’était pas sûre de retrouver des armes de cette qualité. Maudit mage. Drathir finit par soupirer, soudainement lasse, décidément ses émotions lui pompaient toute son énergie. Et il lui fallait désormais affronter un marchand furieux de ne pas avoir son artefact.

------------------

« Comment ?! Vous ne l’avez pas ? Comment ça vous ne l’avez pas ?! Espèce d’incompétente, cet artefact était essentiel et vous avez tout foutu en l’air ! Rentrez chez vous à vous occuper des marmots ça vaut mieux, maudite… »

Il n’eut pas le temps de finir. A chaque mot qu’il avait prononcé, Drathir avait frémit sous le coup de la colère. A chaque mot elle avait sentit une flèche invisible se ficher dans son cœur, lui rappelant son humiliation du jour. Son égo s’était brisé aujourd’hui et elle n’avait nullement l’envie d’entendre un stupide marchand lui dicter sa conduite ou lui rappeler sa piètre performance. Ce fut pour cela que, tout en vrillant un regard glacial dans celui de l’homme, elle lui avait tranché la gorge. Sans la moindre hésitation. Sans le moindre regret. Se penchant sur le cadavre, quoi que il ne s’était pas encore vidé de son sang et lâchait encore de faibles râles d’agonie, l’assassine s’empara d’une petite clé dans l’une des poches du marchand. Se trouvant dans la chambre de ce dernier, elle avait bien évidemment remarqué le coffre qui trônait sur une table basse. Désormais en possession de la clé, elle put ouvrir le coffre en question et en dérober le contenu. Il s’agissait de l’or que le marchand lui avait promis si elle ramenait l’artefact. Mais, vaniteux et pensant pouvoir se permettre de lui faire la moral, ce même marchand avait signé son arrêt de mort et la voleuse pouvait donc tranquillement s’emparer de ces biens. Jetant un coup d’œil glacial à l’homme qui gisait à terre, ce fut un sourire narquois et méprisant aux lèvres qu’elle murmura quelques mots, avant d’enjamber le cadavre et de quitter la pièce.

« Vous avez raison, je ne suis qu’une incompétente. Mais moi je suis en vie. »

Comme quoi, la vie ne tenait qu’à un fil… Et la vie des faibles dépendaient de la volonté des plus forts.
Elle avait décidé de tuer ce marchand, qui n’était qu’un insecte sous son pas.
Le mage avait décidé de l’épargner… Pourquoi ? Elle l’ignorait, bien qu’à son avis l’apostat souhaitait seulement s’amuser avec elle.
Et par fierté, elle répondrait présente.

[Hop et voila, sujet clos alors :)]

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