Des jours qu'il marchait...
C'est tout ce que son cerveau acceptait d'émettre comme pensée. Il était épuisé et son estomac criait de nouveau famine, il ne savait même pas où il allait. Il était entouré d'arbres en tout genre, le paysage était certes très beau et protecteur mais Himeros ne savait pas du tout s'il pourrait survivre ici, de plus il avait finit par comprendre que même les plus beau endroits recèlaient des dangers inattendus. Actuellement le danger qu'il cherchait à fuir c'était les Templiers et rien ne pouvait être pire que ça pour lui.

Au bord de l'évanouissement, le mage décida de s’arrêter pour faire une petite pause, que pouvait-il bien lui arriver ici de toute manière... Pas le moindre signe de vie en vue.
Il posa son sac à terre et s'écroula sur l'herbe fraiche. Profitant de ce moment de répit il allongea le bras pour attraper un fruit quelconque dans son sac et le manger afin de se remplir un peu l'estomac... Le jeune homme savait parfaitement qu'il devait économiser ses provisions puisqu'il avait utilisé ses seules économies pour acheter un sac, des provisions pour le remplir qui avait à présent presque totalement été mangées et un peu de matériel qu'il avait jugé utile à la création d'explosifs divers. Il regrettait presque son dernier achat, se rendant compte à quel point la nourriture lui était vitale et difficile d'accès. Mais maintenant le mal était fait et il s'en fichait éperdument, il voulait juste profiter de ce moment de paix!

Quand il était arrivé dans cette forêt il n'aurait jamais cru qu'elle serait si dense et maintenant il se pensait perdu... Son seul réconfort était qu'il n'avait encore croisé personne, donc il était tranquille.
Se pouvait-il que cet endroit soit habité?

Machinalement il se mit à jouer avec l'une de ses création, le seul type de bombe qu'il avait réussi à faire fonctionner pour le moment, il avait utilisé un alcool extrêmement inflammable ainsi qu'une sorte d'argile facile à extraire du sol, une mèche et le tour est joué. En explosant l'objet libère son contenu enflammé qui se répand sur plusieurs mètres de diamètre. Dangereux mais efficace. Himeros était fier de son travail et surtout avait hâte de tester l'objet.

Il se laissa ainsi aller dans ses pensées sans se soucier de ce qui l'entourait... Ses yeux se fermèrent, son corps se détendit, seuls ses doigts jouaient encore avec la sphère meurtrière.
Un souffle de vent balaya son visage, il était bien.

Lyasis s'était levée tôt en ce jour. Elle devait faire un voyage un peu plus long que prévu pour sa cueillette. Elle avait découvert il y a quelques jours une plante un peu plus loin dans la forêt et elle s'était promise d'aller la recueillir pour pouvoir l'étudier. C'est pour cela qu'elle s'était réveillée tôt et qu'en cet instant elle se préparait sa petite sacoche nécessaire pour partir une bonne partie de la journée. Ses armes étaient déjà accrochées à son dos et elle fut rapidement parée pour partir. Ce qu'elle fit peu de temps plus tard après avoir été saluer l'Archiviste qu'elle avait aperçu au loin. Elle quitta donc le clan à l'aube et entama son chemin vers la plante qui se trouvait au loin. Elle marcha plusieurs heures et s'arrêta parfois avant d'arriver enfin à l'endroit prévu. La plante était toujours là, plus belle encore qu'il y a quelques jours car elle avait grandi. Elle prit l'une de ses dagues et vint précautionneusement cisailler la plante à la racine avant de la poser délicatement dans sa besace. Elle en profita pour faire une pause et se nourrir un petit peu. Elle aimait se balader dans la forêt et profiter de ses sons harmonieux et purs qui se décelaient parmi les animaux ou les arbres. Rien de tel qu'une balade dans la nature environnante. Si cela était possible elle se baladerait ainsi tous les jours. Mais elle aimait être dans son camp avec les autres, les voir travailler, les aider, protéger son camp des personnes qui se perdaient ou tentaient de leur faire du mal...plus particulièrement les humains qu'elle détestait tant. C'est pour cela que même si tous les jours elle partait dans la forêt, elle revenait au camp pour vérifier que tout se passait bien. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle ne s'éternisa pas plus que cela et rebroussa chemin pour retourner au camp. Elle allait en profiter pour jouer les éclaireurs également aux abords du camp et vérifier que personne ne rôdait ou ne leur cherchait des ennuis. Après tout c'était devenu son travail de veiller sur les siens.

Elle mit un certain temps avant de retrouver les alentours du camp. Mais quand elle y arriva enfin, elle fut surpris de découvrir une ombre au sol et elle s'accroupit directement derrière un buisson. Elle s'approcha lentement pour apercevoir l'origine de cette ombre et elle découvrit directement qu'il s'agissait d'un humain. Sans aucun l'ombre d'un doute. Elle décrocha directement l'une de ses dagues et la garda bien en main s'approchant lentement. Il avait l'air de se reposer mais c'était peut-être un leur. Il faisait peut-être semblant de se reposer alors que tous ses sens étaient en alerte. ELle n'avait aucune confiance en eux. Il fallait qu'elle le tue pour que l'histoire soit close. "Les humains ne sont pas tous comme tu les considères.". Les paroles de l'Archiviste lui revint alors en mémoire et elle retint un soupir. Elle ne pouvait pas ignorer les paroles de son chef. Il était là pour les diriger mais aussi les guider. Même si elle n'était pas d'accord avec lui, elle ne pouvait pas ignorer ses propos. Elle resta un moment à observer l'humain avant de ranger lentement sa dague et de décrocher son arc à flèches de son dos en se redressant. Elle sortit de sa cachette et banda son arc vers l'humain avant de lui adresser la parole.

"Va-t-en Shem'len. "

Non non, pas de bonjour, pas d'intérêt marqué pour cet humain. Elle voulait juste qu'il s'en aille, qu'il quitte le domaine et surtout qu'il ne revienne pas. Elle n'avait nullement envie que des humains commencent à tourner autour du camp. Après tout elle ne savait pas qui il était, s'il avait des amis, des gens qu'il attendait, un groupe ou elle ne savait pas trop quoi. Mais les shem'len ne pouvaient errer comme bon leur semblait dans cette forêt. Du moins pour elle.



HRJ : Voilà j'espère que ça t'ira. Désolé pour le retard et le post n'est pas très grand. Je me rattraperai !

Himéros respirait l'air pur de l'endroit, et était sur le point de s'endormir.
Pourtant son coeur sembla tressaillir de lui-même et un courant d'adrénaline parcourut son corps relaxé: il avait ressenti une présence toute proche.

"Va-t-en Shem'len."

La voix semblait calme, posée et pourtant elle était annonciatrice d'un danger prochain si on ne lui obéissait pas, presque sans émotion ni pitié.
Le garçon ouvrit les yeux et vit une étrange créature à quelques mètres de lui, le mettant en joue avec un arc.
Ce n'était pas humain mais pourtant il y en avait une importante part dans la physionomie, petite, la peau ambrée comme si elle avait subi un exposition prolongée au soleil, des petites oreilles caractéristiques remontant doucement en pointe; Himeros en avait déjà vu au cercle et bien qu'il ne soit pas attardé sur ceux-ci ils s'était renseigné et avait appris qu'il s'agissait d'Elfes. C'était donc une elfe qui le menaçait de cet arc, sans aucune raison particulière, du moins c'est ce que le mage pensait, totalement désemparé. Ce n'était pas un Templier et il n'avait rien fait à part marcher et se reposer.... Donc il devait y avoir une autre raison.

Durant ses quelques voyages, s'apparentant plus à une longue fuite, le jeune homme avait appris de nombreuses choses. Il savait que les elfes et les humains ne s'accordaient pas parfaitement mais cela n'était pas une raison, il y avait quelque chose de plus dur chez cette femme. Le soleil faisant un effet d'ombre lui empêchait de voir correctement le visage de l'elfe et donc ce qui l’intéressait le plus chez elle.

Le jeune mage se releva précautionneusement en faisant bien attention de ne pas faire de mouvement brusque pour ne pas effrayer sa nouvelle compagnie. Quand il réussit à déjouer la lumière de l'astre du jour, il détailla le visage de la menace. Ses traits paraissaient jeunes et plutôt beau, il fallait l'avouer, le garçon ne s'attarda pas là-dessus et passa aux yeux.

Un flash-back ramena le mage quelques jours en arrière où il avait rencontré un vieillard en ville, mourant, sale, trainant au sol comme une loque usée jusqu'au bout que l'on aurait délaissée. Les gens passaient sans lui prêter un regard. Ne comprenant pas comment on pouvait faire preuve d'autant de légèreté face à un spectacle aussi cruel, Himeros lui avait offert de quoi se restaurer ainsi qu'un peu d'argent, ne pouvant rien faire de plus puisqu'il se trouvait dans une situation semblable. Le vieillard s'était alors approché du garçon, collant sa tête presque contre la sienne. La puanteur qui se dégageait de l'homme était horrible mais le mage resta de marbre afin de ne pas mettre son nouvel ami mal à l'aise. Le vieillard lui avait alors expliqué qu'il avait sondé son âme, découvrant ainsi la sincérité du mage ainsi que ses souffrances.
"Les yeux sont comme une ouverture sur l'âme" avait-il expliqué.
Puis il avait enseigné au garçon à utiliser son empathie et ses propres expériences pour voir dans le regard des gens ce qu'ils pouvaient ressentir.
C'était une chose très simple, qui ne demandait qu'un peu d'attention et le jeune mage s'était longuement amusé à observer les gens tel qu'ils étaient réellement.

Le mage pénétra donc la réalité de cette elfe, qu'est-ce qui pouvait la pousser à l'attaquer? Étais-ce la haine? Le plaisir de la violence? La peur? Il n'allait pas tarder à le savoir.
La bande blanche qui barrait les deux yeux d'un coup amusa le jeune homme, il trouvait cela tellement puéril, un peu comme lui qui s'amusait de tout, dessiner sur sois-même était un jeu conçu par les enfants et que les adultes continuaient pour cacher ce qu'ils sont devenus en grandissant.
Donc les yeux....
Le premier contact fut très violent, Himeros cru que sa rétine allait bruler rien que par cette violence tapi dans le regard de l'être qui lui faisait face, c'était beau, fascinant et violent, comme une explosion... Du feu qui brule et part de tout les cotés en projetant une force invisible autour de lui, si beau, si fort...
Le mage secoua la tête, ce n'était pas le moment de se laisser distraire!
Il passa donc la surface du regard pour le pénétrer totalement et voir ce qu'il cache réellement.

Il était évident qu'utiliser son empathie était dangereux, puisque cela signifiait que l'on devait se mettre à la place de l'autre pour ressentir ce qu'il a pu ressentir.

Tout ceci avait duré trois secondes, tout au plus...

Le garçon se mit à trembler de tout son corps, comme si un spasme le secouait. Des larmes coulèrent sur son visage. Et la peur l'envahit. Il n'arrivait plus à se contrôler.
Il n'avait jamais vu ça dans un regard, une haine indicible, une souffrance quasi-parfaite et tout cela recouvert par une volonté d'acier. Le garçon ne pouvait comprendre comment un être avait pu ressentir tout cela. Le regard ne pouvait pas tout révéler. Juste des morceaux flous. Et pourtant tout était facilement lisible chez cette femme. Il devait comprendre à tout prix. Qu'est-ce qui dans ce monde extérieur si beau malgré les Templiers pouvait provoquer ça?!

Il fit alors dos à l'elfe, rassembla son courage, l'esprit complétement perturbé, fit soudainement volte face et envoya sa bombe sans pour autant l'allumer en direction du visage de la femme.

Il devait la désarmer pour pouvoir lui parler, il le sentait.


HRJ: Désolé du temps de réponse >< j'espère que ça ira.