A la chasse aux Gardes [ Braska Kradenfel ]

Qui oserait dire que la vie est monotone ? Sûrement pas Odalrik qui avait été le témoin de bien des péripéties ces dernières semaines, à tel point que même sa hache vociférait son éreintement à force de trancher quelques membres. Désireux de retrouver l'infertilité de ses terres natales et les marottes au sein de sa tribu, il trouva judicieux de reprendre le chemin de sa contrée korcarienne où il pourrait embrasser sa tendre fille. Lors de sa traversée du pays pour rejoindre les lisières de Dénérim, son voyage s'était fait étonnamment quiet alors qu'il n'aurait souhaité qu'éventrer quelques bougres aliénés. A croire que le destin se faisait capricieux ces temps-ci, lui qui pensait que son retour serait autant marqué par la tranquillité s'était même retrouvé être la cible d'une tentative d'agression par un essaim désorganisé de petits vauriens inexpérimentés. Il fallait en effet être particulièrement incompétents pour oser intenter à la vie d'un barbare qui n'avait autre qu'un molosse de guerre en guise de comparse, la situation avait été aussi risible qu'aisée à conclure. Puis, il y avait eu des mêlées dans toutes les tavernes dans lesquelles il avait daigné poser le pied, sans compter l'accusation de grivèlerie de la part d'un aubergiste et la rencontre casuelle d'un clan de dalatiens qui avaient vraisemblablement peu apprécié sa présence. Les odyssées naissaient lorsque l'on s'y attendait le moins après tout, et une vie de bohème n'était propice qu'aux intrigues aventureuses, l'antipode d'un quotidien académique de la haute population. Bien malgré son hardiesse innée, le guerrier ne fut néanmoins pas mécontent d'apercevoir les tentes chasinds de ses frères et soeurs. Il était enfin rentré chez lui.

Le plus vil démon de l'imposant maître de guerre était sa lassitude ô combien furtive à se manifester, si bien qu'à l'aurore du second jour de son arrivée, il errait d'ores et déjà au coeur des terres sauvages pour retrouver la putréfaction de sa faune et de sa flore. Cette douce fragrance de putrescence, le suintement de son environnement et les offensives fortuites de créatures estropiées par la souillure encore présente des engeances... Qu'il était bon de retrouver son foyer ! Un foyer qu'il n'était visiblement pas le seul à arpenter lorsqu'il découvrit des empreintes fraîchement lithographiées sur le sol poussiéreux – et flasque par endroit. Intrigué par la quantité de traces, Alrik avait laissé son mabari pister les responsables sur de longs mètres, laissant son imagination poser une identité sur ceux qu'ils traquaient. C'est alors qu'un bivouac se dessina à l'horizon, où une cohorte d'individus s'étaient installés avant la tombée de la nuit. Auraient-ils donc perdu leurs esprits pour ainsi flâner dans des territoires dénuées de civilité et d'une quelconque protection ? Trop éloigné pour être en mesure d'ouïr leurs conversations, ce fut une esquisse qui lui permit d'identifier ces étrangers : Un griffon opalin trônait fièrement sur leurs boucliers, le genre d'ébauche que le barbare savait ne pouvoir appartenir qu'à un seul et unique Ordre. Ce n'était pas la première fois que son peuple pouvait témoigner avoir aperçu des Gardes des Ombres, bien que d'ordinaire ces derniers n'outrepassent pas la forteresse d'Ostagar dans laquelle ils s'établissaient parfois. Quelles étaient donc les raisons de leur venue ? La curiosité n'était qu'une passerelle trop tentante vers une mort certaine si elle n'était pas dosée, et aussi hardi le Chasind pouvait-il être, il n'était pas idiot au point de se confronter seul – ou presque – contre autant de Gardes à moins d'être devenu suicidaire. Ce fut donc naturellement qu'il revint sur ses pas pour ne s'occuper que de ses propres besognes, entre autre, se sustenter et chasser la bougresse.

Il ignorait cependant que le lendemain surviendrait un nouveau coup de théâtre, car décidément, il y avait beaucoup de monde sur les terres sauvages ! Ce furent des entrechoques de combat, des hurlements d'animaux et quelques suaves jurons inspirés d'expressions typiquement naines qui attirèrent l'attention d'Odalrik. Lorsqu'il découvrit enfin la source de cette cacophonie, ce fut une Braska au paroxysme de sa forme qu'il aperçut en train de faire tâter des loups viciés de son marteau. Particulièrement amusé de la scène de combat, il se contenta de s'adosser au tronc d'un arbre pour mieux l'observer... L'aider ? Pour quoi faire ? Les ennemis étaient peu nombreux et il la savait suffisamment rompue à l'art de la guerre pour se débrouiller seule, puis il aimait la voir dans le feu de l'action. Une fois toutes les viscères des canidés répandues à même le sol, les deux compagnons eurent le loisir de se saluer. Cela faisait quelques temps maintenant qu'ils n'avaient pas eu la chance de se croiser dans une taverne ou une échauffourée comme celle-ci, la naine faisait partie de ceux que le Chasind était toujours heureux de rencontrer par un pur hasard. Sa « bienséance » naturelle et ses formes voluptueuses en faisaient une équipière et une amante de choix, avec laquelle aventure rimait avec désinvolture et hilarité. Si toutes ses maitresses étaient à l'image de la belle, jamais il n'aurait l'occasion de s'ennuyer, mais Braska était véritablement unique et c'était bel et bien ce qui lui plaisait.

Outre une envie épicurienne qui lui vint instinctivement en tête au côtoiement de cette déesse des géhennes, il se questionnait quant à sa présence ici – si ce n'était pour le revoir, évidemment. Il se souvint alors qu'elle était à la recherche de la moindre troupe de Gardes des Ombres, la raison de sa venue à la surface d'ailleurs. Avait-il ouï-dire que certains d'entre eux avaient été aperçus en direction des terres de Korcari ? Si tel était le cas, elle avait de la chance qu'ils se soient croisés, car à son bon souvenir il les avait croisés ces Gardes en question. Aussitôt, ils se mirent en route pour retrouver l'emplacement de leur campement dont il devait subsister quelques traces en dépit d'avoir l'espoir de les y trouver. Après un moment de marche, le barbare se posta au sommet d'une petite colline en observant sa muse un peu plus bas.

" Agite tes petites gambettes, tu traînes. "

Il se mit à glousser de bon coeur.

" Je devrais peut-être marcher moins vite, pour que tu puisses suivre ? "

D'humeur taquine, il avait volontairement distancé la naine pour pouvoir l'admirer le rejoindre. Il savait parfaitement qu'il pouvait compter sur la répartie de Braska pour animer leur trajet et que cette dernière possédait assez d'humour pour ne pas s'offusquer de son comportement. Même Ashrak se mit à aboyer à l'attention de la guerrière avant d'aller tourner autour d'elle et de remonter en courant, la langue pendante. Odalrk en profita pour lorgner les environs et reconnaître le chemin qu'il avait emprunté pour pister les Gardes, direction qu'il pointa du doigt en reprenant la parole.

" Ils se sont arrêtés un peu plus loin, avec de la chance ils auront même laissé de belles traces à notre attention pour qu'on puisse remonter jusqu'à eux. "

« Espèce de sale corniaud vicié, je vais t'apprendre à renifler partout moi ! »

On aurait pu croire que ce reproche s'adressait à un inconnu un peu trop cavalier, mais il en était rien. Ces beaux mots doux étaient tout simplement adressés au loup vicié qui venait d'expulser le peu de cervelle grise qu'il possédait par le museau. Avec Braska c'est toujours ainsi, Ogres, hurlocks, ou autres si vous ne voulez pas raccourcir considérablement votre espérance de vie, évitez de croiser le chemin de cette petite blonde en armure. Mais bon, en écoutant les paroles de ce vieux sac à vin qui lui certifié qu'un groupe de gardes des ombres se rendait en terre Chasind, la belle aurait dû se douter de ce qui allait se passer. Une promenade dans les terres sauvages de Korcari, ne se fait jamais sans faire passer de vie à trépas un ou deux indésirables.

Heureusement pour lui, ce filou d'Odalrik, n'était pas rangé dans la catégorie des indésirables. Une chance car dans la foulée, Braska aurait bien pu tenter d'innover une appendicectomie sans ouverture sur lui, vous imaginez un peu le tableau. Non ! Le Chasind ne méritait pas pareil traitement, même si par moment son Mabari sentait la rose comparé à lui, mais des partenaires comme lui se faisaient rare à la surface et en matière de baise, il avait de quoi satisfaire une naine, ce qui est exceptionnel ! Et oui ! Au combat comme au pieu, les deux guerriers se plaisaient bien, c'était ce qu'on pourrait qualifier d'entente cordiale.

Enfin l'entente cordiale c'était quand il ne faisait pas le cabotin à essayer de distancer Braska avec ses grandes jambes. Il parait que les surfaciens ont de grandes jambes pour mieux fuir, contrairement aux nains, enfin c'était une vieille blagues qu'on se racontait entre guerrier tout en fendant les cranes d'engeances dans les tréfonds. En tout cas c'était vachement utile car la petite guerrière devait carrément piquer un sprint pour ne pas se faire distancer. Finalement le Chasind stoppa sa marche pour montrer la direction du campement.

« Ils sont bien la, j'ai cru un moment que tu voulais juste me coincer dans une caverne pourrie, comme la dernière fois. »

Dit-elle essoufflée tout en délogeant de l'épaisse botte de paille qui lui servait de chevelure, brindilles, feuilles et oh ! Surprise ! Un petit lézard qui s'y était réfugié, celui la par contre finit dans la besace de la guerrière, rôti à la broche, ces bestioles sont succulentes !

« Bon en avant ! »

D'un pas autoritaire, comme si elle pouvait gagner la bataille d'Ostagar seule, sans prendre nulles autres précautions que d'empoigner fermement le manche de son marteau, Braska fit une irruption fracassante dans le bivouac. Pas âmes qui vivent, ou alors on essayait de le faire croire. Le travail de pistage dans la cambrousse n'était pas la spécialité de Braska, mais bien de l'expérimenté Odalrik, d'ailleurs ou était-il ?

« Ça sent l'embrouille cette histoire ! Je n'aime pas ça. »

Qui laisserait un camp sans gardien ? Même le plus idiot des crétins de pilleurs sait qu'il ne faut jamais laisser un bivouac désert, surtout en territoire Korcari. En plus elle avait cette petite démangeaison sur la fesse droite, signe qu'il y avait vraiment un truc pas net dans l'air.

Elle avait l'art, la manière, l'éducation et l'inspiration pour fasciner un quidam tel que l'ostrogoth du haut de ses plus de quarante années d'expérience. Lui qui n'avait jamais cessé d'alimenter un certain intérêt pour le peuple nain avait été aussi surpris que comblé de savoir qu'Orzammar avait ouvert ses huis au monde extérieur. Les maîtres des profondeurs terrestres n'étaient plus esseulés, même si le Chasind suspectait plus des profits politiques et financiers qu'une réelle volonté de renouer quelques relations avec la surface. Une décision de cette ampleur ne pouvait être vierge de corruption, il n'avait que trop constaté la noirceur des plus influents comme des plus insignifiants durant ses nombreux voyages. Il n'avait encore jamais abordé un tel sujet avec la douce Braska... Mais s'en souciait-elle seulement, elle qui n'avait pas hésité à défier son affinité avec la pierre pour flâner sous la voûte céleste ? Certes, elle était en quête de son époux, qui ne pourrait certainement jamais revenir sous supposition qu'il respirait encore. Peut-être n'était-ce donc qu'un prétexte pour outrepasser les lisières du royaume de sa naissance, ou une véritable rancune féminine décidée à se faire justice... Plus vindicatives que les femmes, jamais il n'avait connu. Si l'on pouvait craindre la puissance guerrière d'un mâle, il fallait tout aussi redouter la colère d'une femelle trahie et meurtrie dans son estime... Il en savait quelque chose, même si celle qui parviendrait à lui mettre le couteau sous la gorge n'avait pas encore vu le jour.

Mais après tout, les motivations de la naine n'avaient pas à influencer son jugement, et dans le cas contraire elle aurait certainement vite fait de le remettre à sa place. Qu'elle était sexy et désirable lorsque les érythèmes de la rage ornaient ses joues... Suicidaire, Odalrik ? Si peu. Il lui avait bien fait croire que des Gardes s'étaient rendus dans une caverne délaissée simplement pour le vil plaisir de la taquiner... Et aussi pour laisser parler quelques fantasmes que le stupre lui-même pourrait avoir du mal à concevoir sans rougir. Elle ne manqua d'ailleurs pas de lui remémorer cette imposture qui le fit toujours autant rire, et avant qu'il n'ait pu concevoir une réponse, voilà que la guerrière galopait déjà l'arme au poing en direction du bivouac. Il l'observa faire sans daigner bouger immédiatement, se demandant si elle espérait réellement tenir tête à une escouade de Gardes à elle seule. Il reconnaissait volontiers ses talents au combat, mais elle semblait omettre qu'elle n'était pas infaillible... Une attitude qui faisait son charme.

Finalement, il lui emboita le pas sans précipitation, son imposante hache sur l'épaule et lui-même suivi de son mabari. Lorsqu'il rejoignit sa compagne d'aventure, celle-ci se trouvait bien seule et méfiante au centre d'un camp visiblement dépeuplé. Aucun doute sur le fait qu'il s'agissait bien de celui des Gardes, mais quant à savoir où ces derniers pouvaient bien être... La faune et la flore korcariennes pouvaient apporter bien des hypothèses sur la question.

" Tu les as peut-être fait fuir ? Y a plus pacifique comme manière de se présenter. "

Il prit un sourire moqueur.

" Ou ils sont partis soulager leurs vessies, tous en même temps. Dans les deux cas, on peut toujours fouiller leurs affaires, ce sera toujours ça de pris. "

Le barbare illustra aussitôt ses dires en se dirigeant vers une large besace négligemment jetée auprès d'une tente. Accroupi, il se mit à vider son contenu pendant qu'Ashrak humait les moindres recoins du campement. Au revers de ses mimiques décontractées, il connaissait parfaitement les dangers de ces terres sur lesquelles il avait toujours vécu. Beaucoup de leurs légendes étaient vraies, la mort guettait derrière la moindre brindille et même la plus inoffensive des créatures pouvait s'avérer dangereuse. La survie en ces lieux était un art que les tribus Chasind étaient parmi les seuls à maitriser, et Alrik ne réfutait pas la possibilité que même des Gardes expérimentés aient pu succomber aux pièges de leur territoire. Mais encore fallait-il avoir la preuve de leur trépas et il n'était pas convaincu que c'était une raison valable pour offenser les esprits des environs. Ceci étant, il continua de fureter dans les divers sac qu'il trouvait jusqu'à faire une trouvaille intéressante : une bourse remplie de lourdes pièces de facture naine, une monnaie uniquement utilisable à Orzammar, et donc seulement profitable à un nain qui en connaissait la valeur. Une preuve bien fluette, mais qui sait, peut-être Braska apercevrait-elle un détail que son oeil de surfacien était incapable de voir ? Il se redressa et attira l'attention de l'intéressée.

" Ca vient de chez toi, ça appartient soit à un collectionneur, soit à un nain. "

Il lui lança la bourse et balaya les environs de son regard azuré d'un air distrait. Les bois dans lesquels ils se trouvaient n'était pas un endroit propice à une halte nocturne ou même à une halte tout court. Les Gardes avaient certainement une bonne raison pour venir jusqu'ici... Et ce fut sur cette réflexion que le barbare aperçut son molosse de guerre fixer une direction sans bouger, les oreilles plaquées en arrière. Soit Ashrak s'était pris d'affection pour les buissons qu'il n'avait de cesse d'observer, soit quelque chose de peu amical s'y trouvait. Méfiant suite à cette réaction canine, la poigne d'Odalrik se resserra instinctivement sur le manche de son arme sans qu'il ne hurle au loup pour autant. Soudain, un feulement rauque retentit, ceux dont on préférait généralement ignorait la source.

" … C'était ton estomac ? "

Questionna le brun dans un éternel élan d'humour et ce bien qu'il était le premier à connaître la réponse. Ne restait plus qu'à parier sur la nature de la menace et sur qui le tuerait avant l'autre.

Le Chasind exposa sa trouvaille à Braska, qui fronça des sourcils quand elle découvrit que cette bourse était pleine pièce naine. Elle était suspicieuse, car trouver des pièces naines ici était aussi probable que de trouver une vierge dans un bordel des faubourgs de Dénérim. La belle blonde attrapa le sac et en examina le contenu :

« Elle a l'air authentique ta ferraille. »

Elle coinça une pièce du butin entre trois doigts et la mordilla légèrement.

« C'est pas du toc ! Mais elles ne sont pas récentes ces pièces. Elles datent surement du premier enclin, mais je peux te garantir qu'elles valent un bon paquet. »

Conclusion : cela ne pouvait pas être la bourse de Mogren, la seule chose de pleine chez lui était sa vessie après qu'il eut absorbé trois tonneaux de bière, d'ailleurs Mogren était peut-être le seul nain au monde pouvant faire de la magie, son don était de faire disparaitre tout ce qui avait de la valeur ! Jamais cet incapable n’aurait pu conserver pareil magot plus de dix secondes. La naine cracha par terre de dépit, mauvaise pioche ! En plus elle se demandait qui pouvait avoir la stupidité de partir dans la nature en laissant son pécule à la merci du premier chapardeur, décidément les gardes des ombres sont tombés bien bas. Même avec la mort aux trousses, Braska n'aurait jamais laissé cette fortune derrière elle. Le seul point positif dans cette histoire c'est que Braska s'était enrichie, restait juste à persuader Odalrik de faire moitié-moitié, mais elle avait confiance en ses "atouts".

Cependant, une interrogation subsistait dans l'esprit de la guerrière : ou diable un garde des ombres aurait pu faire cette découverte ? Les griffons auraient-ils mis à jour un passage vers un des nombreux Thaigs abandonnés par les ancêtres de Braska ? Si oui, que faisaient-ils dans la gadoue des terres sauvages et surtout où étaient-ils ? La réflexion cérébrale et les blondes, ça ne fait pas bon ménage en général et l'état d'énervement de Braska en était la preuve flagrante. Heureusement le cri émanant des buissons était précurseur d'action en perspective.

« Non je n'ai rien bouffé de vivant récemment. »

Rétorqua la naine à l'interrogation de son partenaire, tout en glissant discrètement la bourse remplie dans ses pièces dans sa besace. En agrippant fermement son marteau Braska se demandait quelle créature pouvait bien détester vivre au point de venir lui casser les noix en plein milieu des terres sauvages.

« Qu'est-ce qu'on fait on continue à parler comme deux commères un jour de marché ou on l'étripe sur pied. »

Questionna de façon assez imagée la blonde, il est inutile de préciser quelle option avait choisi Braska. Poussant un cri de guerre qui ferait fuir un troupeau de Bronto, la belle se lança l'arme au-dessus la tête en quête de massacre. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'un piège était habilement dissimulé sur sa trajectoire. Heureusement les mâchoires d'acier du piège à ours ne purent cisailler le métal solide de ses jambières, mais ce n'était rien comparé a la surprise qu'elle eut quand le mystérieux rodeur sauta sans prévenir de sa cachète et prit sa poitrine opulente pour un trampoline.

« Tezpadam ! »

Ou plus vulgairement Chattemite. Que faisait une telle créature hors des tréfonds ? C'était le cadet des soucis de la naine qui venait de recevoir en pleine tronche le venin poisseux et acide de la bête.

« Pouah !!! Ne me crache pas ton truc dégueulasse dans la gueule ! »

En guise de correction, le marteau chatieur de Braska explosa la boite crânienne de la créature. Mais vous connaissez le proverbe nain qui dit : « Ou il y a une Chattemite, il y a plein d'autre chattemite ! ». Cet adage était plus que vrai, puisque que c'est tout une horde de ces infâmes bestioles qui fonçait vers la naine, le chasind et le mabari. Plus on est de fou plus on rit, espérons que ce proverbe soit lui aussi vrai.

Dans son large opuscule de feulements menaçants, à qui ou quoi pouvait bien correspondre celui-ci ? Trop frêle pour être celui d'un ours et cela ne ressemblait pas non plus au hurlement d'un loup. Répertorier tous les dangers des terres sauvages rimerait à se mettre à la création d'un véritable roman, mais depuis plus de quarante années que le barbare parcourait sa mère patrie, il pouvait se vanter jouir d'un grand savoir les concernant. En revanche, il fut bien surpris d'être inapte à poser un nom sur la créature camouflée dans les buissons, sa clameur ne ressemblant à rien dont il avait l'habitude. Peut-être un nouvel animal génétiquement et physiquement modifié par la corruption encore présente en certains endroits ? Il était bien curieux de le découvrir mais savait que la prudence n'avait pas de prix, et sa vie, il y tenait ! Contrairement à la naine vraisemblablement. Suite à une réponse soufflée sur le même ton que la question sur ses probables manifestations stomacales, la nature de Braska revint au galop en un beuglement digne d'effrayer n'importe qui se trouvant à moins d'un kilomètre et ignorant la source de ce tintamarre. En bon mâle alpha qui se respecte, Odalrik prit sa lourde hache en main... Mais laissa la dame se heurter en première à leur antagoniste. Même s'il l'avait voulu, la naine était bien trop lancée pour avoir l'espoir de l'arrêter dans sa course, et lui savait ce qu'il ne fallait surtout pas faire... Entre autre, se ruer yeux clos sur une menace non identifiée dans un territoire korcarien. Dans le meilleur des cas, la guerrière parviendrait à pourfendre la bête sans difficulté et à leur ouvrir le chemin, dans le pire, elle se ferait dévorer, ce qui permettrait au Chasind de ne pas subir le même sort. Dans tous les cas, elle s'avérait être utile... Sacrée naine !

Mais contre toute attente, la bonne volonté de sa muse fut stoppée par un élément pour le moins inopiné. Il aperçut des mâchoires d'acier se refermer sur leur proie, puis cette dernière accueillir un hôte tout aussi casuel. Le barbare tomba des nu... Une chattemite, ici ?! Si ce fait lui avait été conté par autrui, jamais il ne l'aurait cru, presque prompt à se frotter les yeux pour être certain qu'il ne s'agissait pas d'une hallucination. Ces créatures, il les connaissait pour les avoir déjà combattues par quelques fois il y avait une paire d'années de cela dans les sombres tunnels des Tréfonds. Là était toute l'incohérence, ils ne jouaient pas aux spéléologues dans les entrailles de la terre, ces satanés lézards miniaturisés n'avaient aucune raison de se trouver ici. Mais l'heure n'était pas à la conjecture, car même s'il était loin d'être un spécialiste des hordes souterraines, il savait que ces ennemis ne se déplaçaient qu'en meutes pouvant rassembler un grand nombre d'individus. Ils en eurent d'ailleurs la confirmation lorsque d'innombrables chattemites sortirent des taillis pour lancer leur offensive sur le trio d'aventuriers. Ranimés par la soif de combat, maître et chien ne se firent pas prier pour confronter leurs rivaux entre vociférations et insultes chasinds en tout genre. L'ostrogoth se découvrit une nouvelle passion en donnant de violents coups de pied dans les bestioles ainsi transformées en projectiles qui allèrent s'écraser contre arbres et rochers : l'avantage d'avoir de grandes jambes. Sa hache tronqua nombre de leurs hideux petits corps bien que certains tentèrent de lui sauter sur le dos pour l'attaquer. Finalement, face aux efforts martiaux du trio, les quelques survivants préférèrent sonner la retraite et s'enfoncer dans les broussailles pour s'enfuir. La lame d'Alrik eut juste le temps d'en décapiter une dernière, provoquant une giclée d'hémoglobine qui vint lui strier le visage.

" Par les cuissardes de Flémeth !

Il essuya son oeil et sa joue droite.

" Mais qu'est ce qu'elles foutaient ici ces enfoirées de bestioles, c'est la première fois que j'en vois sur les terres sauvages ! "

Même lorsqu'il avait traversé tout le territoire korcarien durant l'enclin pour rejoindre l'extrême sud, il n'en avait pas croisé. Il y avait quelque chose d'anormal dans leur présence; qu'est ce que cela pouvait signifier ? Y avait-il un rapport avec la présence des Gardes des Ombres, à moins que ces derniers ne se soient fait surprendre et dévorer par les chattemites ? Les connaissant un tant soit peu, il doutait que de tels soldats ne se laissent occire par de si ridicules créatures, mais dans ce cas, où pouvaient-ils être ? Tant d'interrogations commençait à émoustiller le Chasind qui avait le juste pré-sentiment que la suite des évènements lui plairait. L'improvisation, voilà de quoi égayer sa journée, ne restait plus qu'à prier que ce ne soit pas là les plans d'une sorcière de leur contrée qui suffirait à le dissuader de trop s'impliquer. Mais pour le moment, si bien accompagné et excité par la délicieuse saveur de sang à la commissure de ses lippes, il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Il se tourna en direction de sa muse pour remarquer qu'elle semblait s'être accommodée à son nouvel accessoire jambier qui tentait encore de l'estropier. S'était-elle battue avec le piège encore refermée sur elle ? L'idée provoqua un gloussement railleur chez le sauvage qui rangea son arme et alla s'occuper de désamorcer le mécanisme pour libérer sa compagne d'odyssée. Une naine avec un membre en moins aurait été ennuyant, surtout quand celle-ci risquait de vous broyer le crâne par simple colère. Ah, qu'il l'appréciait cette Braska. Cette même Braska qui semblait avoir égaré quelque chose, puisque la bourse remplie des pièces d'Orzammar trônait sur le sol à quelques mètres d'eux. Sans doute l'avait-elle faite tomber durant la bataille, signe qu'elle ne voulait peut-être lui appartenir ? Le chasind avala la distance qui le séparait de l'or et se pencha pour récupérer le tout... Sans apercevoir une chattemite suicidaire se jeter sur lui pour lui mordre la main, s'emparer du butin et repartir avec le plus grand naturel du monde.

" Bagasse de reptile, je vais te faire régurgiter tes tripes par les yeux !! "

Il siffla un grand coup.

" Ashrak ! Va chercher ! "

Le mabari émit un aboiement avant de se lancer à la poursuite de la chattemite responsable. Aussitôt, le barbare fit un signe à sa comparse pour lui indiquer de le suivre et prit le suite du molosse en veillant à ne pas courir trop vite pour ne pas semer la naine et ses courtes gambettes. Mais seulement quelques instants plus tard, les deux guerriers découvrirent de bien étranges indices. Des marres de sang, des flèches plantées dans le sol et dans l'écorce des arbres alentours, des morceaux de vêtements déchiquetés ainsi qu'une moitié de carte. Les Gardes des Ombres jouissaient peut-être d'une incroyable notoriété, ils n'en restaient pas moins des hommes susceptibles de se faire surprendre apparemment, sous supposition qu'il s'agisse bien d'eux. Odalrik fit quelques pas en observant les lieux avant de se saisir de ce qu'il restait de la carte pour mieux l'examiner et savoir ce qu'elle représentait.

" On dirait une partie des terres korcariennes avec un point précis entouré. Peut-être que les Gardes n'étaient pas là en touristes, finalement. "

Le mabari réapparut alors avec la bourse pleine et les babines ensanglantées... Visiblement, il s'était régalé.

« Par tous les hauts ! »

Braska prisonnière des mâchoires de métal n'arrêtait pas de jurer tout en faisant tournoyer son marteau dans les airs. Le choc de la masse d'argentite contre le corps des créatures souterraines, retentissait comme le tonnerre dans le camp. On ne pouvait plus distinguer la vraie nature des cris que poussa la naine. Cris de guerre ou de joie, difficile à dire, mais le visage de Braska rayonnait de bonheur. C'est dans un bourbier de sang et de terre que cette fleur rare arrivait à s'épanouir, rien de tel qu'une bonne hécatombe pour égayer une journée, dommage que l'ennemi soit si insignifiant, pas de quoi tuer un groupe de garde des ombres. Comme on dit souvent, les meilleurs moments ont toujours une fin ! L'arme de Braska n'arrivait plus à trouver de nouvelles cibles et son nouvel accessoire l'immobilisant, c'est avec un profond regret que la guerrière observa la fuite des créatures, dommage !

Odalrik s'étonnait de la présence des créatures à la surface, il n'était pas le seul.

« Elle n'étaient pas venues cueillir des champignons, si tu veux mon avis ! Des chattemites à la surface, demain ça va être quoi ? Des Qunaris qui dansent la gigue ? » Questionna Braska en essuyant du revers de la main son visage.

Ouf ! Le Chasind venait de lui libérer sa jambe et son premier reflexe fut de botter rageusement la carcasse d'un de leur agresseur. C'était assez ludique, Braska tenait peut-être les bases d'un nouveau sport nain, seulement elle avait perdu la bourse pleine de pièces, il fallut l'intervention reptilienne d'un rescapé pour constater que le barbare avait repris possession du magot pour ensuite se le faire subtiliser par une chattemite. Ah non, il était hors de question de laisser cette fortune lui filer sous le nez. Le duo s'enfonça dans la forêt, pour faire une découverte bien morbide !

« Il y a eu de la baston dans le coin ! » Constata la naine en délogeant une flèche coincée dans l'écorce d'un arbre. « A vu de nez ils ont été encerclés, peut-être une embuscade, mais il manque un truc ici. »

Il manquait le plus important, les corps ! Mais aussi, les armes et les armures. Quel intérêt il peut y avoir à s'encombrer de macchabés, surtout dans cette végétation hostile. Un maigre espoir était permis, peut-être que les pauvres bougres qui avait subi l'assaut, avaient pu s'en tirer plus ou moins vivant. Quand on regardait les immenses flaques de sang qui abreuvaient la terre glaise, on en doutait.

« Ca sent de plus en plus les emmerdes cette histoire ! » Fit remarquer la blonde tout en se grattant la fesse droite. « J'ai bien envie d'aller voir ce qui se trame dans ce coin, mon petit doigt me dit que c'est aussi payant que dangereux. »

Seulement pour cela, elle avait besoin d'un guide, d'un expert ! Elle avait besoin de son chasind adoré. Le regard coquin que lança Braska à l'attention du barbare, était un message subliminal qui laissait sous-entendre qu'il ne le regrettera pas en cas de survie. Soudain un craquement, surement une brindille qui venait de se rompre sous le poids de quelque chose, la fit se retourner brutalement, le marteau au-dessus de la tête prêt à fendre tout ce qui ne paraissait pas net. La naine s'apprêtait à foncer comme d'habitude, tête la première, mais la mésaventure du piège a ours lui servit de leçon pour cette fois. D'un petit signe de la tête, Braska demanda poliment à son compagnon d'arme de s'y coller. Ce n’est pas toujours aux mêmes de se faire avoir, voyons !

Braska était occupée à conjecturer sur le sort des combattants ? Parfait, après une furtive lorgnade en sa direction, le Chasind en profita pour camoufler la bourse remplie dans la pochette de sa ceinture et félicita son molosse d'une longue caresse sur le sommet du crâne. En réalité, il n'était pas homme à courir après l'argent, pour la simple et bonne raison que lui comme le reste de sa tribu vivait principalement des ressources de la nature. La chasse, la pêche et la cueillette, les formes d'existence les plus rudimentaires mais qui n'avaient jamais cessé de faire survivre les êtres peuplant la terre depuis des millénaires. Pour sa part, l'or lui servait uniquement à se rincer le gosier pour des soirées grivoises et ramenait les bijoux et autres sculptures diamantifères seulement lorsqu'il les jugeait dignes de sa fille. Il connaissait néanmoins la valeur approximative de ces pièces de facture naine desquelles il pouvait tirer un très bon prix chez un collectionneur. Mais en vérité, son intérêt premier était de taquiner sa douce muse qu'il ne doutait pas désireuse de ce butin, car en d'autres circonstances ne se serait-il qu'à peine intéressé à cette bourse abandonnée. Sans doute tenterait-elle de la récupérer par un malheureux coup du sort qui la ferait quitter la besace du barbare, ou dans la plus suave des optiques, la lui réclamerait par le plus concupiscent des procédés. De toutes les manières, cela faisait de nombreuses lunes que tout deux ne s'étaient pas trouvés en compagnie de l'autre, aussi Odalrik avait la ferme intention de clôturer leur périple par un coït sous des effluves de sueur et d'hémoglobine. Un alliage romantique qui ne pourrait que convaincre sa compagne de délaisser les armes pour la soirée à venir. Tout du moins telles demeuraient ses intentions masculines en avançant qu'ils auraient terminé leur aventure avant la tombée de la nuit. Avec les récents évènements et l'inopinée disparition des Gardes qu'ils recherchaient, son esprit commençait timidement à douter de la durée de leur quête.

Si la guerrière se questionnait quant à l'absence de macchabée, l'ostrogoth lui se demandait où pouvait être l'autre moitié de la carte qu'il avait ramassée. Qu'est ce qui pouvait bien être si important dans leur territoire pour une telle expédition ? Voilà que sa curiosité s'éveillait, au même titre qu'une démangeaison sur la croupe de la naine. Elle avait de plus raison sur un point : les ennuis ne faisaient qu'à peine pointer le bout de leur nez, qui sait ce qu'ils rencontreraient après les Chattemites. Pourquoi pas un Bronto ou un Golem ? Voilà qui serait tout aussi original en ces terres sauvages. Ne restait plus qu'à espérer que leur brochette de chevaliers de l'Ordre des Ombres ait survécu aux différents dangers, ils avaient sans doute bien des réponses à leur apporter.

" Ils sont peut-être partis à la recherche d'un trésor oublié... Ou d'un patrimoine des tévintides, les secrets, c'est pas ça qui manque ici. "

Il remarqua enfin le regard langoureux dirigé à son attention.

" Ce genre d'oeillade ça me donne plus envie de te prendre contre un arbre que de t'emmener faire une balade. "

Un sourire carnassier ponctua sa réplique et il ne put empêcher ses prunelles azurées de détailler le giron de la naine. Il était indéniable qu'elle savait le prendre par les sentiments lorsqu'elle désirait quelque chose, c'est qu'elle le connaissait bien son barbare. Son imagination lubrique gambadait déjà à mille cieux d'ici qu'un bruit suspect en provenance des taillis fit accroître le taux de méfiance des aventuriers. Le mabari pointa la direction de sa truffe en émettant grognements et aboiements à l'encontre de l'antagoniste invisible. But dissuasif ou simple désir de prévenir son maître du danger, ces agissements canins firent remuer les feuillages dans un étrange ballet d'inquiétude. Alrik arqua l'un de ses sourcils d'un air dubitatif, pariant secrètement sur la nature de la source.

" Des buissons, pourquoi toujours des buissons ? Les gens pourraient innover un peu... Je sais pas moi, grimper dans les arbres en piaillant, se rouler dans la boue en faisant le phacochère... Ou se ruer vers nous en hurlant, ça changerait. "

Il sentit à nouveau le poids d'un regard.

" Ca va, je vais voir. "

Avait-elle retenu la leçon avec les mâchoires d'acier qui auraient pu lui sectionner la jambe ? Le Chasind était plus enclin à débusquer les créatures il était vrai, mais n'était pas non plus à l'abri des pièges installés. Après tout, les rôdeurs de sa peuplade étaient plus à même de jouer de leur furtivité et de leur souplesse que lui, force brute de la nature plus prompt à être considéré comme un rempart contre les offensives directes. Qu'importe, ses connaissances et son expérience en la matière étaient tout de même bien suffisantes pour espérer survivre ! Son imposante hache tenue dans l'une de ses mains, il s'approcha de la source feuillue jusqu'à en effleurer les branchages pour en examiner le contenu. Après quelques secondes de furetage infructueux, il plongea le bras à l'intérieur même du buisson pour en extirper la menace, quelle qu'elle soit. Avec un peu de chance et d'humeur de la providence, il ne s'agissait là que de la portée d'un animal sans grande dangerosité et ils finiraient par rire de leur méfiance stérile. Il aurait pu en être ainsi, mais ce fut tout sauf un ourson que le guerrier dévoila en se redressant, puisqu'il se retrouva nez à nez avec une masse ferreuse à la physionomie des plus ingrates. Soulevé du sol, le Genlock découvert les observa d'un air penaud, tout autant que le Chasind vraisemblablement surpris de son face à face. Suite à quelques instants de silence, l'engeance se mit à vociférer et avant même qu'ils n'aient pu comprendre quoi que ce soit, un Hurleur bondit hors de sa cachette en émettant un rugissement étourdissant. Le genre de fréquence particulièrement aigüe qu'il était impossible d'ouïr sans douleur, Odalrik fut contraint de lâcher sa prise pour se boucher les oreilles dans un grincement de dents. Il en fut de même pour Ashrak qui se mit à japper en secouant la tête, alors que le Genlock en profita pour renverser son adversaire. La fameuse bourse qui était décidément un événement récurrent sortit de sa cachette sous le choc pour rouler un peu plus loin. La créature souillée s'en empara et se mit à courir, suivie du Hurleur qui laissa ses ennemis étourdis l'espace d'un instant.

Alrik se redressa, prêt à se faire justice et se lança à la poursuite des deux engeances qui semblaient être isolées de leur troupe. La situation devenait de plus en plus étrange, si elle continuait sur cette voie, bientôt ils verraient un Archidémon sortir du revers d'une colline ! Le barbare arriva sur un terrain dégagé de la végétation mais il lui fut impossible d'apercevoir les créatures.

" Y sont où ?! Y sont où ?! Revenez ici les catins cadavériques !! "

Le Chasind fit un tour sur lui-même, avant d'entendre les aboiements de son molosse de guerre qui venait de pister les engeances jusqu'à l'entrée d'une grotte. Qu'était-ce encore que cela ?

**Contenu sponsorisé**

» Braska la douce
» Absence de la douce Braska

A la chasse aux Gardes [ Braska Kradenfel ]

A la chasse aux Gardes [ Braska Kradenfel ]

Sujets similaires

Sujets similaires