Histoire

Parfois, je me dis qu'il y a un destin. Une place pour chaque chose. Je suis un assassin, un tueur qui échange des vies contre de l'or. Voilà qui est gratifiant pour les "victimes", ils valent quelque chose dans ce monde, eux. Leur vie n'est pas de la poussière, n'est pas du labeur, n'est pas non plus de la grandeur. Non, leur vie est de l'or. Quelle générosité incroyable, quelle formidable compassion que la notre.

Pour commencer l'histoire de ma vie, je suis née il y a une trentaine d'années à ... en fait, je n'en sais rien, pour être honnête, je parierais dans un bordel ou dans une fosse à purin. Je raconte souvent être né à Denerim, fils de marchand itinérant. Personne ne fait attention à eux, personne ne se rappelle d'eux. Et tant mieux. Mes premiers souvenirs remontent à l'age de 5 ans, je ne sais où, je me rappelle de cet homme grand, aux épaules larges, richement vêtu. Je me souviens aussi de cette main et de cette pièce d'or qu'il m'a tendu pour me faire rentrer dans sa caravane. Il faisait froid, j'avais faim. Ce jour là, j'ai acheté ma propre vie pour une pièce d'or.

Et lui m'a vendu probablement pour plus aux Corbeaux d'Antiva, mais cela n'a pas d'importance dans cette histoire. Je passerai également ces longues années d'entrainement et de coups de bâton. Je passerai aussi sur la perte de certains compagnons de mésaventure qui ont perdu la vie durant un entrainement, ou pire, qui m'ont tourné le dos. Ce qui revient au même. La faim et l'épuisement obligent à faire des choses atroces.

A l'âge de dix ans, j'ai raté un entrainement. J'ai chuté d'une dizaine de mètres. J'ai passé trois jours sans boire ni manger, laissé à l'agonie sur un lit de paille avec les chevaux, loin des autres élèves. On doit séparer le bon grain du mauvais. Mais j'ai survécu. Et j'avais changé. J'étais devenu fort. Je n'éprouvais plus rien. Pratiquement plus rien, pour être exact.

J'ai redoublé d'effort, rendant pratiquement fier mes instructeurs. A l'age de 13 ans, je ne recevais plus du tout de coups de bâton. Parfois même quelques compliments. Mais mon comportement agaçait mes petits camarades et les tentatives de disparition furent nombreuses. Très bon entrainement, on peut voir ça comme des cours du soir... je remercie encore les fabricants de cordes, de chaises et de chandeliers.

A l'âge de 16 ans, j'ai passé l'épreuve finale. Mon premier meurtre officiel. Un homme, un templier. On m'avait mis sur le plus difficile de la liste. J'aurais préféré sans doute un petit nobliaux ou un bourgeois de campagne... mais j'ai dû me débrouiller avec.

Enfin... j'ai eut de la chance, il était parti chasser seul un mage de sang dans les montagnes. C'est incroyable le nombre d'animaux sauvages que l'on peut rencontrer dans certaines zones... Après deux ours, une dizaine de loups et une bonne trentaine de lapins... oui, le lapin passe mieux à la broche que l'ours... oui donc, après tout ça, j'ai enfin trouvé ma cible.

Je suis entré dans la grotte où était sensé se trouvait ce sorcier. J'espérais placer des pièges supplémentaires, voir m'allier au mage. Mais quand je suis arrivé, le maléficien gisait le crane broyé par une masse d'arme et le templier agonisant à quelques mètres de là, râlant sur son sort.

J'ai souris. Je n'avais pas souris ainsi depuis... longtemps. Il souffrait et je n'avais rien à voir là dedans. Il allait mourir et jamais personne ne supposerait que j'étais passé par là. Voilà toute la beauté de l'acte. Je me suis contenté de m'approcher de lui. Il m'a demandé de l'aide. Il m'a supplié. Il m'a parlé un peu de tout, de ses exploits, des individus monstrueux qu'il avait exécuté au nom de la justice. Il pensait qu'il avait le droit à ma main secourable car il avait fait ce qu'il croyait être le bien. Je l'ai regardé mourir. J'ai jeté une pièce à coté de lui. Son histoire ne valait pas plus.

L'un des individus monstrueux qu'il avait tué devait avoir de la famille. Et les moyens de payer les corbeaux. Dommage pour lui.

Et après quelques années, j'ai réussi à convaincre les Corbeaux de m'installer à Denerim. Travail de proximité comme je leur ai dit. Et le travail ne manque pas dans la région.

Mes premières victimes, les Ohgan, étaient de braves marchands ayant commis l'erreur de ne pas payer leurs créances à des gens très dangereux. Il est mortel de se balader en forêt en famille. Il faut vraiment un bon matériel pour faire croire à une attaque de loups. Imiter une morsure n'est pas chose facile. Mais le contrat ne stipulant rien sur leur fillette de dix ans, je l'ai récupéré.

Elle se rappelle juste avoir découvert les corps de ses parents déchiquetés. Heureusement que j'avais empoisonné leur nourriture avec un simple somnifère. J'ai bien joué mon rôle de sauveur. Je l'ai ramené en héros dans la cité. Amusant. Et depuis je l'ai élevé comme une brave petite bourgeoise. Elle a maintenant 16 ans. Elle est vraiment adorable, et mignonne de surcroit. Elle s'occupe de mes affaires quand je pars dans d'autres villes pour... faire mon travail. Elle ignore tout de ma véritable nature. Je la marierai d'ici peu à un notable. Elle devient trop curieuse avec le temps.

Mais je vais devoir y aller, excusez-moi encore. Quel dommage de mourir juste pour vous être défendue contre un de ces nobliaux indélicats, mademoiselle. Dire que ma fille a votre âge. Mais rassurez-vous, personne n'en saura rien et votre honneur sera sauf. De plus votre vie vaut mille pièces d'or! Cela devrait vous réjouir! Et inutile de pleurer comme ça, je vais devoir nettoyer vos joues après...

Bien, maintenant je vais vous briser le cou sur cette table puis je retirerai ce bâillon et tout ces cordages. Une glissade fatale, sans nul doute, sur ce tapis que j'ai délicatement déplacé. Ce sera bref, je suis un professionnel. Adieu, mademoiselle.

Roleplayeur

Pseudo

JE TE VOIS ! Comment ça va ? : Fort bien, les affaires tournent. Je viens de recevoir un lot de bijoux, si celà vous tente. Tu es sûr(e) ? :Mmm... oui, tiens, un peu de vin cela vous tente? Bon bon, si tu le dis. Et tu as autre chose à dire, d'ailleurs ? : Ma fille est plus belle de jour en jour... Comment es-tu arrivé(e) parmi nous ? : A cheval? Non, je plaisante, je me suis installé à Denerim pour la qualité de vie. Et les femmes, héhé. Si je te dis... Rouge, tu réponds ? : La couleur de ton... du sang? Et violet ? : Une couleur gracieuse Bon, j'arrête de t'embêter... Ou pas ! : J'insiste, venez boire une coupe à la maison. Ma fille est partie chercher à manger, nous serons tranquille une bonne heure... Mais si, bienvenue et bon jeu !